Une famille algérienne dépense en moyenne 3000 dinars par mois pour ses besoins en transport urbain. Lorsqu'on sait que cette somme est greffée sur un revenu mensuel moyen qui oscille entre 18 et 20.000 DA, il convient de faire une bonne lecture de l'étude élaborée par le Centre national des études et analyses sur la population (Ceneap) qui annonce ces chiffres et se demande si la somme avancée par cet organisme ne souffre pas d'impairs? C'est aussi un chiffre d'affaires colossal pour les transporteurs si l'on multiplie cette somme par les 6 millions de foyers environ que compte le pays. Il avoisine les 18 milliards de dinars mensuellement. En effet, le moindre trajet urbain effectué par bus privé ou public coûte au bas mot 10DA. Pour un ménage moyen de 4/5 personnes, faites le calcul à raison de 20/30DA per capita pour un aller-retour quotidien domicile-travail, école ou université et autres déplacements nécessaires. Il ressort que cette étude semble trop juste dans ses calculs car la plupart des déplacements en bus, vers les lieux de travail surtout, se font par une, deux ou parfois même trois correspondances, donc en multipliant par deux ou trois les 20/30DA/jour par personne, le volet transport d'une famille moyenne passerait à un niveau supérieur plus plausible. Qu'en sera-t-il demain en 2008 et 2009 (bientôt) avec la venue du métro, le tramway, les téléphériques.. et peut-être même des navettes nautiques entre le port d'Alger et la rive du Cap de Tamenfoust? Le prix du ticket de ces transports modernes sera fatalement plus cher pour ces familles souvent à un seul revenu. Sans omettre l'éloignement des centres d'activité qui suivent, aujourd'hui, les nouvelles banlieues qui se multiplient à la faveur des cités Aadl. A l'heure actuelle, que dire du secteur privé dans ce domaine, pudiquement qualifié de désorganisé alors qu'il est arrivé à tout un chacun d'entre nous de prendre ces bus crachotant, toussotant, sales, bondés...qui vous transportent cahin-caha et dont les sièges sont cassés, déchirés, à l'armature en fer très souvent défectueuse au risque de se blesser ou pour le moins s'en sortir avec un accroc à votre pantalon ou robe (monnaie courante!). Ce sont ces bus-là dont parle le directeur des études du Ceneap, M.Tahar Houcine, qui a indiqué que cette étude fait ressortir (évidemment) que les moyens de transport les plus prisés par ces familles sont les bus privés. Ce choix de l'usager commun, n'est hélas dicté que par leur fréquence et une relative «rapidité» de par la petite envergure des véhicules utilisés. Ce même responsable a souligné par ailleurs, le rôle important que jouent les bus privés, ce qui est indéniable, mais qui ont cependant grand besoin d´une meilleure organisation et aussi, à notre avis, un meilleur contrôle du matériel et humain pour le staff qui laisse très souvent à désirer. Tahar Houcine a ajouté en outre, que cette étude qui a touché 6 wilayas du pays, dont essentiellement les pôles économiques du nord, Annaba, Constantine, Oran et Alger, a révélé que les frais de transport comptent parmi les dépenses essentielles de la famille algérienne. Ceci est normal dans les métropoles économiques du nord du pays, mais partout ailleurs aussi, car le transport, avec le logement, figurent parmi les vecteurs essentiels qui composent le cheminement d'un pays vers le développement durable et la croissance par le rapprochement des populations aux centres de décision, au savoir, à l'économique et à la culture... M.Houcine a précisé que l´étude qui a été entamée depuis 4 ans et a touché, progressivement 6 wilayas du pays, constituera une référence pour l'«élaboration d´une stratégie dans le domaine du transport». La tâche, il faut le reconnaître n'est pas aisée au vu de l'état des lieux du secteur présentement dominé par le transport privé.