Le débat est lancé par la classe politique nationale concernant l'application de la réconciliation nationale. La période de grâce pour l'application des textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale arrivera à son terme dans quelques semaines. Après les redditions enregistrées jusque-là, le reste des terroristes se trouvant encore dans les maquis, peuvent profiter de la politique de réconciliation nationale dont le délai de reddition expirera le 31 du mois en cours, pour déposer leurs armes. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a jeté un pavé dans la mare, avant-hier, en estimant que le délai de 6 mois accordé pour l'application de ces textes est insuffisant. Elle propose, ainsi, de prendre le temps nécessaire pour régler cette question. Les partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et le MSP), ne semblent pas adhérer aux conclusions de Mme Hanoune. Le constat établi par ces partis contrarie les propos tenus par le n°1 du PT. Sans commenter la déclaration de Mme Hanoune, les alliés du président estiment que «ce n'est pas le moment opportun pour se prononcer sur ce sujet». Le FLN, qui constitue le maillon fort de l'Alliance, souligne que cette question relève des prérogatives des autres instances, notamment l'instance juridique. Pour ce parti, il faut bien étudier tous les cas de la tragédie nationale, pour pouvoir se prononcer. Le porte-parole du parti, M.Saïd Bouhadja, a déclaré à L'Expression que «nous n'avons enregistré aucune défection dans l'application des textes, mais il est des prérogatives des autres instances de se prononcer sur cette question». Et d'ajouter, que ce sujet ne peut être discuté que dans le cadre de l'Alliance, tout en précisant que rien n'a été abordé pour le moment. De son côté, le RND, par la voix de son porte-parole M.Mouloud Chorfi, estime que «chaque parti est libre de faire des propositions et des déclarations...». Concernant la position de son parti, M.Chorfi déclare que «nous organisons des rencontres et nous animons des conférences, à travers lesquelles nous expliquons et nous débattons les textes de la charte avec les citoyens. Nous n'avons constaté aucun blocage dans les procédures d'application des textes...». Le parti islamiste de l'Alliance, le MSP, quant à lui, s'est montré très prudent sur «ce sujet très sensible». «Nous avons besoin de plus de données pour évaluer la procédure. Car, ce n'est pas facile de juger si les textes ont été appliqués ou pas», a indiqué Abderrezak Mokri, vice-président du MSP. Sans le dire publiquement, les partis de l'Alliance semblent pressés de voir l'application de la charte se réaliser dans les délais impartis par le texte. De leur côté, les observateurs de la scène nationale, estiment que les départements concernés de l'Etat, tels que les ministères de la Solidarité nationale et de la Justice, doivent rendre publics les aboutissements de la politique de réconciliation nationale afin de passer à une autre étape celle de l'édification du pays. En outre, le texte de la charte donne le pouvoir au chef de l'Etat de prendre tout décision nécessaire pour assurer la paix dans le pays. Donc, une éventuelle prolongation dans les délais de l'application des textes est juridiquement recevable.