Les indices sont de plus en plus significatifs, la situation est en train de se décanter en Libye où les membres du comité militaire mixte 5+5 ont affirmé, ces jours derniers, leur intention de baliser la voie à l'émergence d'une armée nationale libyenne qui permettra de reconstruire et consolider l'unité, la sécurité et la souveraineté du pays. Parmi les nombreux signes favorables, il y a, d'abord, les efforts méritoires de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU en Libye, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, également chef de la Manul, qui est parvenu à arracher un consensus à l'Est comme à l'Ouest sur la nécessité d'avancer rapidement vers l'organisation des élections générales, seules à même de mettre fin à la crise qui dure depuis 2011. Nouveau signe apparu voici seulement quelques jours, la déclaration du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, selon laquelle les Etats-Unis travaillent «activement» au rétablissement d'une représentation diplomatique en Libye. «Je ne peux pas vous donner un calendrier (mais je peux vous) dire que c'est quelque chose sur laquelle nous travaillons très activement. Je veux que nous soyons en mesure de rétablir une présence continue en Libye, a assuré Blinken dont les propos ont été rapportés par de nombreux médias. À cela s'ajoute le fait que la secrétaire d'Etat adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf vient de conclure tout dernièrement une tournée dans la région, passant de la Jordanie, l'Egypte, la Libye, le Liban à la Tunisie, du 15 au 25 mars dernier. À Tripoli, elle a rencontré de hauts responsables libyens pour les assurer du soutien que les Etats-Unis accordent à la tenue des élections en 2023». Les Etats-Unis avaient fermé leur représentation à Tripoli en 2014, suite à un contexte sécuritaire jugé inquiétant. L'envoyé spécial du gouvernement américain en Libye, Richard Norland, travaille depuis la Tunisie voisine et se rend très fréquemment en Libye pour y rencontrer les différentes parties prenantes de la crise. Autre indice pertinent des effets de la dynamique onusienne enclenchée par Abdoulaye Bathily, la rencontre lundi dernier entre le président du Parlement Aguila Saleh et la sous-secrétaire d'Etat américain aux affaires du Moyen-Orient, Barbara Leaf, qui s'est rendue avec sa délégation à Benghazi pour un échange de vues sur la situation en Libye. Là encore, il a été question de la nécessité de tenir des élections présidentielle et législatives dès que possible et, fait notable, Aguila Saleh a abondé dans le sens de la diplomate américaine. Ont été présents à cette réunion Richard Norlan et le chargé d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis en Libye, Leslie Ordman, le président du Parlement a été sondé sur son intention et celle des parlementaires en poste depuis 2014 d'agir activement en faveur de l'adoption de la base constitutionnelle préalable à la tenue des élections. Ultime signal parmi tant d'autres, la rencontre de la MAE libyenne Naglaa al-Mangoush avec l'ambassadeur des Emirats Mohamed al-Shamsi, venu l'assurer du soutien de son gouvernement aux efforts de Abdoulaye Bathily pour des élections générales ainsi que de son attachement à la stabilité de la Libye.