Les 13 pays de l'Opep et leurs 10 partenaires doivent tenir leur rendez vous dans des conditions beaucoup plus sereines qu'elles ne se présentaient il y a à peine quelques jours. Les 23 pays de l'alliance emmenés par l'Arabie saoudite et la Russie décideront de leur niveau de production demain. Tout porte à croire qu'ils doivent, en principe, reconduire la baisse de leur production, de 2 millions de b/j décidée le 5 octobre 2022. L'Opep+ devrait continuer à réduire la production de 2 millions de barils par jour jusqu'à fin 2023 conformément à l'accord d'octobre 2022 et ne prévoit pas de réductions supplémentaires pour soutenir les prix, ont pronostiqué des médias spécialisés, soulignant que la récente chute des prix du pétrole était due à la spéculation et non aux fondamentaux du marché pétrolier. Il faut rappeler que les pays membres de l'Opep, à leur tête leur chef de file, l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires hors cartel, emmenés par la Russie, avaient décidé de réduire leur production pétrolière globale de 2 millions de barils par jour en novembre 2022. C'est la plus importante baisse de l'alliance depuis celle des 10 millions de barils par jour décidée au début de la pandémie de Covid-19 qui s'est déclarée en décembre 2019 en Chine. L'Opep+ maintiendrait ses objectifs de production de pétrole inchangés jusqu'à la fin de l'année, compte tenu du niveau élevé d'incertitude qui règne sur les marchés mondiaux et de la croissance économique mondiale, avait également déclaré le ministre saoudien de l'Energie, le Prince Abdulaziz bin Salman. Qu'en pensent les experts ? « Les risques de surprise sont minimes.Le consensus le plus large est que l'alliance des producteurs s'en tiendra à ses quotas de production actuels », estime Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy. L'attention des investisseurs se porte donc vers l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+), qui tiendront le 3 avril une réunion technique, son comité ministériel conjoint de suivi (Jmmc), pour discuter des conditions actuelles du marché. La 48e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non Opep (Jmmc) doit examiner les conditions et les perspectives d'évolution à court terme du marché mondial du pétrole et veiller au respect des engagements volontaires de limitation de production des pays membres de l'alliance. En attendant, les cours de l'or noir ont fini par dépasser la crise bancaire qui les a vu plonger jusqu'à des niveaux plus jamais revus depuis décembre 2021 : 70 dollars pour le Brent, référence du pétrole algérien. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clos la semaine qui s'est achevée vendredi dernier à 79,89 dollars soit 1,29 dollar de plus que la séance précédente. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, s'est bonifié de son côté 1,30 dollar pour atteindre 75,67 dollars. Le Sahara Blend, pétrole algérien a lui aussi significativement progressé, affichant 78,87 dollars, indiquent les dernières cotations du site spécialisé Oil Price, ce qui le positionne parmi les bruts les plus chers du panier Opep. Une embellie qui est due entre autres à l'enlisement de la crise politique en Irak, qui paralyse les exportations de brut vers la Turquie. Aucune issue ne se profilait dans le contentieux qui oppose les autorités Irakiennes et le gouvernement régional du Kurdistan irakien. Des discussions sont en cours, mais dans l'attente d'une issue politique au dossier, le blocage empêche l'acheminement d'environ 450.000 barils par jour vers la Turquie, indiquent les dernières informations. « Une part importante des volumes du Kurdistan allait à l'Europe et compensait la disparition des barils russes », indiquait dans un entretien à la chaîne kurde irakienne Rudaw, Matthew Zais, vice-président de la compagnie américaine HKN Energy, une des entreprises étrangères qui exploitent des gisements dans le pays. « Plus cela dure, plus cela devient un catalyseur pour les cours, parce qu'ils arrivent au bout des capacités de stockage et vont devoir arrêter la production. », a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group. Tout indique que l'Opep+ se dirige vers le statu quo…