Le Brent de la mer du Nord référence du pétrole algérien pour livraison en mars a certes, terminé la semaine qui s'est achevée vendredi sur un recul de 81 cents à 86, 66 dollars, mais il reste malgré tout à son plus haut niveau depuis le mois de décembre. Ce qui constitue un niveau appréciable pour les pays producteurs de pétrole, ceux de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l'Opep+, dont l'Algérie. Un niveau, qui représente près de 27 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui va lui permettre d'assurer l'équilibre de ses finances, d'engranger des recettes substantielles pour les caisses du Trésor public, cette année encore. Il faut rappeler qu'elles avaient été assez conséquentes l'an dernier. Plus de 50 milliards de dollars alors que les réserves de change ont connu un bond significatif à plus de 60 milliards de dollars. Il faut souligner que les bénéfices engrangés par la Compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, sont nettement supérieurs à ceux de la major pétrolière américaine Chevron qui a dégagé 35,5 milliards de dollars de bénéfice net en 2022. Plus du double de l'année précédente, sur fond d'envolée des prix de l'or noir et du gaz. 2023 se présente aussi sous de bons auspices à voir la fermeté des cours de l'or noir qui ont réussi à relever la tête après avoir connu leur pire début de décennie en plus de 30 ans, chutant de plus de 9% au cours des deux premiers jours de négociation, les 3 et 4 janvier. Le léger repli de vendredi dernier n'étant dû qu'aux investisseurs tentés de prendre leurs profits à l'approche de la fin janvier qui a été un bon mois pour les cours du brut. Mais alors que le mois s'achève mercredi prochain, «les fonds d'investissements sur les matières premières ont décidé de prendre leurs profits avant le week-end au lieu d'attendre la dernière minute et les événements incertains de la semaine prochaine», a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group. De solides indicateurs montrent, en effet, que les prix du pétrole ont une appréciable marge de progression devant eux. Ils devraient profiter du soutien d'un bon chiffre de la croissance du PIB américain, qui s'est élevée à 2,9% au quatrième trimestre en rythme annualisé. La santé de la première économie mondiale influence directement la demande en brut puisque les Etats-Unis sont les premiers consommateurs mondiaux d'or noir. «La publication du PIB américain n'a pas déçu», a affirmé Stephen Brennock, de chez PVM Energy. Et l'enthousiasme affiché par les cours de l'or noir pourrait s'amplifier dans les prochains jours. Un signe: les investissements vont reprendre. Dans ses estimations pour 2023, Energy Intelligence prévoit que les investissements dans la production de pétrole et de gaz seraient de 485 milliards de dollars pour l'année actuelle, soit une hausse de 12% par rapport à l'année passée, et une hausse de près de 30% par rapport aux faibles niveaux de 2020, selon les estimations d'Energy Intelligence pour 2023. Les investissements dans la production de pétrole et de gaz avaient chuté de 756 milliards de dollars à 511 milliards de dollars entre 2019 et 2020, selon l'Agence internationale de l'énergie. Le marché de l'or noir pourra compter aussi sur l'Empire du Milieu, premier importateur mondial de pétrole. La réouverture de la Chine doit tirer la demande mondiale pour le pétrole à grimper pour atteindre 101,7 millions de barils par jour cette année, une hausse de 1,9 million de barils par jour sur 2022, affirme le site spécialisé «Oil Price». Deux autres événements sont susceptibles de faire grimper les prix du pétrole. Il y a d'une part la Russie qui doit arrêter le 1er février 2023 ses exportations vers tous les pays qui appliqueront le plafonnement du prix de son pétrole, fixé début décembre à 60 dollars le baril par l'Union européenne, le G7 et l'Australie et la tenue de la réunion de l'Opep+ le 4 février. Une actualité propice à faire chauffer le baril...