L'ANC et son fondateur, Nelson Mandela, ont fait progressé l'humanité en s'attachant au principe de la justice. Les représentants du parti du légendaire Nelson Mandela, arrivés hier en fin d'après-midi, séjourneront jusqu'au 12 août à Alger. La délégation se rendra au musée du Moudjahid, elle rencontrera des responsables de l'Organisation nationale des moudjahidine ainsi que ceux de l'Organisation des fils de chouhada. L'arrivée des responsables de l'ANC fait suite à la visite remarquable de la délégation du Parti socialiste français conduite par son premier secrétaire, François Hollande. Dans le cadre de son redéploiement, le FLN se distingue par son activité politique aussi bien au plan national qu'international. Dans l'agenda du parti majoritaire figurent également le Parti socialiste (PS) espagnol de José Luis Zapatero et des partis socialistes arabe, égyptien, libanais et marocain, ainsi que des partis d'Amérique latine. Le séjour de la délégation sud-africaine intervient en effet à quelques jours de la fin du délai accordé aux terroristes pour déposer les armes et bénéficier des textes d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Contrairement à ceux qui ont rendu le XXe siècle infâme avec le fascisme, le racisme et la guerre, l'ANC et son fondateur Nelson Mandela ont fait progressé l'humanité en s'attachant obstinément au principe de justice. «Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé», disait un jour Nelson Mandela pour exprimer le sens d'élévation qui a guidé son combat contre le racisme et l'apartheid. On retient également cette citation du même Mandela: «En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant». L'histoire de l'Algérie indépendante et celle d'Afrique du Sud se ressemblent dans un aspect précis : celui de la réconciliation. Aussi bien l'Algérie que l'Afrique du Sud ont entamé des expériences de réconciliation, après une guerre sanglante. Après plus de dix ans de crise politico-sécuritaire, qui a coûté la vie à plus de 150.000 personnes, des milliers de disparus, des centaines de milliers de blessés, et plus de 20 milliards de dollars de destructions, le peuple algérien a majoritairement avalisé par référendum le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale. En Afrique du Sud, l'expérience est d'un autre genre, même si l'objectif recherché est le même. Une commission Vérité et réconciliation a été créée en 1993. Elle a été dirigée par une grande personnalité du nom de Desmond Tutu, archevêque anglican de Johannesburg, prix Nobel de la paix. Une expérience aussi originale sur le plan juridique qu'éprouvante pour les victimes en majorité noires. Le principe était simple: bénéficieraient d'une amnistie tous ceux qui viendraient devant la commission «confesser» en quelque sorte leurs exactions. Il s'agissait surtout de membres de la police qui avaient torturé et parfois tué des militants des mouvements de libération noirs, principalement l'ANC de Mandela.