Diplomate rompu, l'ancien responsable de l'Exécutif est sans doute le mieux placé dans la conjoncture actuelle. Le retour d'Ouyahia aux affaires serait une affaire de semaines, avancent des sources proches du secrétaire général du RND. L'ancien chef de gouvernement, qui s'apprête à prendre la présidence tournante de l'Alliance présidentielle, fera un retour «remarqué» sur la scène nationale, avancent les mêmes sources qui révèlent la tenue d'une rencontre des états-majors des partis au pouvoir. De cette réunion, il en est sorti, affirme-t-on, le principe de la représentation de l'Alliance au sein de l'Exécutif. En effet, l'entrée de Boudjerra Soltani au gouvernement en qualité de ministre d'Etat sans portefeuille relève de cette logique qui entend donner un prolongement dans l'Exécutif à l'Alliance stratégique. Aussi, l'on parle avec insistance d'un remaniement ministériel à la rentrée qui «rouvrirait» la porte du gouvernement à Ahmed Ouyahia. Une démarche qui renverrait à un accord tacite entre les trois leaders de l'alliance, aux fins de maintenir la cohésion de celle-ci quoi qu'il advienne. Ainsi, le retour d'Ouyahia vise à donner «une voix majeure» au RND au sein de l'Exécutif, en attendant ce que donneront les prochaines élections législatives comme nouveau rapport de force au sommet de l'Etat. En tout état de cause, la prochaine présidence de l'Alliance présidentielle qu'assurera le RND consituera une étape assez sensible dans la vie d'une alliance qui a déjà enterré le principe de liste commune lors du prochain rendez-vous électoral. L'on affirme, par ailleurs, que le secrétaire général du RND, en sus de figurer sur la liste du prochain Exécutif, il lui sera confié le lourd département des Affaires étrangères. Diplomate rompu, l'ancien responsable de l'Exécutif est sans doute le mieux placé dans la conjoncture actuelle, pour prendre les affaires étrangères, soutiennent, d'ailleurs, des observateurs avertis de la scène politique nationale. Cette charge, actuellement dévolue au brillant juriste, Mohamed Bedjaoui, nécessite, pense-t-on au sommet de l'Etat, une grande disponibilité et impose une charge de travail impressionnante. Nos sources indiquent que le chef de l'Etat avait déjà fait cette proposition à Ahmed Ouyahia le jour même de sa démission de son poste de chef du gouvernement. Il faut savoir que ce dernier a participé à des négociations internationales serrées, notamment sur la question sahraouie et le conflit erytro-éthiopien, pour ne citer que les dossiers où il a été directement impliqué.Outre la compétence que recherche le président de la République en ces temps où la politique internationale prend de plus en plus de poids dans la gestion d'un pays, un autre signe plaide pour le retour de l'ancien chef de gouvernement aux affaires. En fait, la possibilité qu'Ouyahia prenne un portefeuille est probable du fait de sa déclaration au sortir de l'audience avec le président de la République, il avait, en effet, réaffirmé son «soutien total pour la politique qu'il (le président de la République Ndlr) a imprimée notamment au sujet de la réconciliation nationale, du renforcement de la sécurité et de l'édification économique». Une déclaration, loin de sonner comme un divorce, témoigne d'une position constante dans le discours de l'ancien chef de gouvernement. Il est séant de remarquer, à ce propos, que de tous les chefs de gouvernement sortants sous Bouteflika, seul Ouyahia a eu une attitude responsable et respectueuse des institutions de la République. Il faut reconnaître à l'homme cette qualité, assez rare, dans les moeurs politiques algériennes. Il a dirigé trois gouvernements et à chaque fin de mission, il n'a, à aucun moment, insulté l'avenir. «Mis entre parenthèses, à plusieurs reprises Ouyahia a toujours su rebondir», souligne un proche de son entourage.