L'ancien chef de gouvernement est chargé de conduire la délégation algérienne. Pour la seconde fois, M.Ouyahia est désigné par le président de la République pour le représenter à un haut niveau. Cette fois-ci, c'est au Conseil de sécurité de l'ONU. L'ancien chef de gouvernement est chargé de conduire la délégation algérienne à la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, ayant pour thème les relations entre l'ONU et les organisations régionales, en particulier l'Union africaine, dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, dont les travaux ont lieu, aujourd'hui, à New York. C'est ce qu'indiquait, hier, un communiqué de la Présidence de la République. Ainsi, Ahmed Ouyahia sera le représentant officiel de l'Algérie, dans une rencontre de haut niveau à l'ONU. Après ce deuxième retour au-devant de la scène politique, en moins de dix jours, d'aucuns s'interrogent sur les secrets de ce choix du Président. D'habitude, l'Algérie est représentée, dans ce genre de réunion de haut niveau par des personnalités ayant des charges au niveau du gouvernement ou de l'Etat. En premier lieu, le chef de l'Etat, lequel, comme chacun le sait, se trouve au Sénégal où il participe à la réunion d'évaluation du Nepad (Nouveau partenariat africain pour le développement) et son intégration au sein de l'Union africaine (UA). Ahmed Ouyahia n'occupe aucune fonction dans la hiérarchie de l'Etat. Autrement dit, M.Ouyahia n'a aucun poste de responsabilité dans les institutions de l'Etat. Il est un «simple» secrétaire général d'un parti politique. Or, en l'espace d'une semaine, il vient d'être, à deux reprises, désigné pour représenter le chef de l'Etat. Il a assisté à New Delhi au Sommet Inde-Afrique avant de représenter à nouveau, aujourd'hui à New York, M.Bouteflika. Ce subit rapprochement entre les deux hommes étonne les observateurs de la scène politique nationale. Il fausse quelque part les lectures politiques que les uns et les autres se sont fait des relations entre les deux hommes. Ces mêmes observateurs estiment que cette deuxième désignation conforte essentiellement deux thèses. La première, à travers ce geste, le chef de l'Etat fait un «clin d'oeil» à son ancien chef de gouvernement. Il n'écarte pas dans ce sens, le retour d'Ouyahia à son ex-poste de chef de gouvernement. Ils analysent que ce geste traduit l'intention du chef de l'Etat de rappeler Ahmed Ouyahia à de hautes fonctions. Selon les mêmes observateurs, cette hypothèse est tout à fait plausible, en tenant compte du rapprochement qui semble s'être effectué entre MM.Bouteflika et Ouyahia. La deuxième hypothèse, selon d'autre sources, est directement liée à la prochaine révision de la Constitution. Ils expliquent: selon quelques confidences, la nouvelle loi fondamentale, qui sera proposée, prévoit la création d'un poste de vice-président. Les connaisseurs de la scène politique avancent, d'ores et déjà, que ce poste reviendrait au secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. D'autres experts en politique avancent une autre lecture. Ils expliquent la désignation d'Ouyahia par l'expérience réelle de l'ancien chef de gouvernement dans les domaines de la diplomatie et de la politique étrangère. Ils rappellent qu'il a occupé, par le passé, les fonctions de ministre des Affaires étrangères. Ils a été nommé à trois reprises comme chef de gouvernement. Egalement, il était le conseiller politique et diplomatique de l'ex-président de la République, Lamine Zeroual. M.Ouyahia eut surtout à dénouer, au début des années 2000 le conflit sanglant entre l'Ethiopie et l'Erythrée.