Elle faisait partie du Hirak authentique au sein de l'Ugta avec un groupe de syndicalistes qui ont revendiqué le changement et la refonte de ce mythique syndicat. C'est elle qui a exigé un congrès extraordinaire et le redressement des structures et des instances de la Centrale syndicale. Elle, c'est Souad Baroudi, une dame au caractère trompé d'acier, et que ces camarades surnomme «la baroudeuse». Cette dame a su imposer le respect dans un environnement au masculin pluriel. La camarade Souad était mise sur la liste des bureaucrates réformistes de l'organisation chère à Aissat Idir, puisqu'elle ose critiquer les orientations plutôt patronales de la Centrale syndicale. Ebranlée par les multiples crises organiques, fragilisée par le Hirak, Souad Baroudi, appuyée par quatre Unions de wilayas, la Fédération de la métallurgie ainsi que l'Union locale de Rouiba, ont mené une campagne de contestation, revendiquant le départ de Sidi Saïd. Il fallait oser la démarche, à un moment où l'ancien patron de la Centrale était un homme très puissant. Cette fronde se paie cash. Tous les syndicalistes contestataires dont Souad Baroudi, la secrétaire général de l'Ugta de Tlemcen, victime d'une agression caractérisée en lui tendant un guet-apens au sein même du siège de wilaya de l'organisation. Un congrès extraordinaire, tenu en juin 2019, s'est tenu pour contenir la contestation avec un changement à la tête de l'organisation, puisque Sidi Saïd s'est retiré en cédant sa place à Salim Labatcha. Souad Baroudi a qualifié ce congrès d'antistatutaire. C'est ainsi que cette dame ne cesse de marquer l'histoire du syndicalisme algérien en étant la première et unique femme au niveau national, à présider une Union de wilaya de l'Ugta après 20 ans de militantisme. Elle a été élue lors du 11ème congrès de l'Union de wilaya de l'Ugta de Tlemcen, tenu en novembre 2013. Une consécration, jadis réservée à la gent masculine, mais qui n'était surtout pas un fait de hasard, mais plutôt le fruit d'un long combat qui a duré plus de 20 ans et d'engagement pour la cause des travailleurs en matière de défense des droits et des intérêts des travailleurs. Elle a gravi les échelons avec son statut de formatrice à l'Iners d'El Achour à partir de novembre 2003. Depuis, elle n'a (pas) cessé de s'affirmer et de s'imposer pour gagner sa place à la Fédération de la formation professionnelle, puis à la Commission nationale des femmes travailleuses, avant d'entrer par la grande porte à la Commission exécutive nationale.