L'entraîneur des Canaris n'a pas réussi à donner un cachet spécial à son équipe. La JSK occupe le devant de la scène médiatique mais, cette fois-ci, pas pour un exploit sportif. Alors qu'il n'a même pas débuté le championnat algérien, ce club se trouve confronté à un sérieux problème où il est question de renforcement du staff technique avec Moussa Saïb, un homme que Jean-Yves Chay, l'entraîneur de l'équipe, refuse d'avoir à ses côtés. Cela engendre forcément des dissonances et lorsqu'on sait qu'on a à faire au premier de nos clubs de football, il est inévitable que les spéculations s'installent. En tout cas, Jean-Yves Chay connaissait bien la maison pour y avoir exercé il y a quelques saisons et cela lui a, certainement, servi pour se prémunir en cas de rupture unilatérale de contrat. Car le problème se situe bien à ce niveau. Moh Cherif Hannachi, le président de la JSK n'a, jusqu'à présent, pas évoqué de limogeage du Français car il sait que dans l'affaire, la trésorerie de son club en prendrait un sacré coup. S'il est limogé Chay est décidé à faire valoir ses droits et nul doute que Hannachi sera forcé de délester le compte de la JSK de quelques centaines de millions de centimes, une opération qui ferait un tort terrible au club champion d'Algérie. Toute cette histoire est née au lendemain de la défaite de la JSK au Caire face au Ahly local dans le cadre de la Champion's League africaine. Hannachi dont le souhait était de voir Moussa Saïb revenir au bercail pour seconder Chay avait profité de cette défaite pour ressortir cette histoire espérant que Chay, qui avait jusqu'ici refusé Saïb, allait se plier à son exigence. Mais le Français est resté de marbre et a continué à suivre sa voie sans se soucier de ce que pouvait penser son président. Dans son esprit, la JSK n'avait connu qu'un accident au Caire. Il pensait qu'à l'occasion de la venue du CS Sfax, son club allait reprendre le cours des victoires et faire taire tous ses adversaires au premier desquels Moh Cherif Hannachi. Or, c'est tout le contraire qui s'est produit et les Tunisiens de Sfax se sont permis le luxe de donner la leçon à la JSK au stade du 5-Juillet. Tout s'est, donc, précipité ces jours derniers avec la nomination de Moussa Saïb comme adjoint de Chay au moment où ce dernier explique n'être au courant de rien. On peut, cependant, le considérer comme n'étant plus l'entraîneur de la JSK. Il y a lieu ici de rappeler qu'on a exagérément encensé Chay à un certain moment alors que dans ces mêmes colonnes nous ne cessions de dire que le jeu développé par la JSK n'avait rien d'extraordinaire. En tout cas, il n'était pas conforme à celui d'un champion d'Algérie. La faute incombe, en premier lieu, aux joueurs qui sont, avant tout, des joueurs algériens avec tous les défauts qui caractérisent ceux-ci. Mais cela ne saurait taire la responsabilité du staff technique car le moins que l'on aurait pu attendre de Chay c'est qu'il donne à la JSK un cachet spécial. Or, force est de reconnaître que le jeu développé par le champion d'Algérie n'avait rien de particulier. Chay se cache derrière le titre de champion d'Algérie conquis la saison dernière. Il convient de faire preuve de réalisme et surtout d'objectivité pour dire que ce titre là n'a tenu à pas grand-chose. Rappelons que la JSK qui avait, à un certain moment, réussi à avoir dix points d'avance sur l'USMA, avait vu cette avance fondre comme neige au soleil. Malmenée à Oran par le MCO lors de l'avant-dernière journée, la JSK avait recouru à un miracle du NAHD (victoire sur l'USMA le même jour) pour s'assurer du titre de champion. Cette épisode-là, Moh Cherif Hannachi ne l'a pas oublié et il a contribué à le rendre plus sceptique sur les compétences de Chay. Même la qualification aux dépens du Raja de Casablanca lors du second tour de la Champion's League africaine n'a pas fait changer d'avis Hannachi qui sentait que son équipe manquait d'envergure. Au lendemain de la défaite de la JSK au Caire, face au Ahly, Jean-Yves Chay a été soumis à la critique et comme réponse à ses détracteurs, il a fait référence au match de Coupe d'Afrique précédent contre l'Asante Kotoko. «Les gens me critiquent mais ils ont oublié que c'était moi qui dirigeait cette équipe lorsqu'elle a battu Kotoko». Sous entendu que la JSK, face aux Ghanéens, a gagné tout en ayant bien joué. Ce qui n'était pas du tout vrai. L'équipe algérienne a peut-être battu Kotoko, mais si l'arbitre avait ajouté cinq minutes de plus à la partie, les Ghanéens seraient repartis chez eux avec un match nul qu'ils n'auraient pas volé. Comme quoi la JSK produisait un jeu ni plaisant, ni efficace. Chay aurait gagné à reconnaître son échec sur ce plan-là. Car il se trouve que Hannachi en était, lui, absolument conscient mais il ne voulait pas en parler. En outre, il trouvait que son entraîneur négligeait son travail et ne se comportait pas comme un professionnel. «Trouvez-vous normal qu'un entraîneur s'absente 4 jours au moment où son équipe prépare un match aussi important que celui contre le Ahly?» nous a-t-il affirmé la veille de la confrontation face au CS Sfax. «Je lui ai proposé de prendre à ses côtés Saïb mais il a refusé», a-t-il ajouté. «J'attends que le match de Sfax passe pour prendre des décisions et ce, quel que soit le résultat de ce match. Je suis le président de la JSK ; je me dois de défendre ses intérêts». Hannachi vient d'agir en nommant Saïb et il ne fait aucun doute que cela ne plaira pas à Chay. Ce dernier se «bétonne» derrière les dispositions contractuelles «qui, dit-il, m'autorisent à choisir moi-même mon adjoint». De ce point de vue, le Français part avec quelques longueurs d'avance mais nul ne sait ce que pourra faire le président de la JSK dont on gardera la phrase selon laquelle «il fera tout pour stabiliser le staff technique de l'équipe» mais dont il semble prendre la tangente.