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Un héritage pluriel!
Il y a une année, le Professeur Noureddine Toualbi-Thaâlibî nous quittait...
Publié dans L'Expression le 04 - 06 - 2023

Né le 27 février 1947 à Ighil Ali (Béjaïa) dans une famille de religieux et d'érudits dont la filiation remonte au saint patron d'Alger, le cheikh Sidi Abderrahmane at-Thaâlibî (1384-1471), il est le fils de l'imam et mudjahid Mohamed Améziane Toualbi Thaâlibî (1914-1998), élève du cheikh Abdelhamid Ben Badis et son secrétaire particulier, ancien élève de la Zitouna de Tunis et membre du Haut Conseil islamique. La famille Toualbi s'est établie à Alger après que l'autorité coloniale l'a contrainte à quitter la Kabylie. Le jeune Noureddine étudia à l'école primaire el-Sabah, la Casbah, avant de rejoindre le lycée Amara Rachid.
Après l'obtention de son baccalauréat en 1967, il prit la route pour la France où il obtint, de l'université Paris V - Sorbonne, une licence en Psychologie (1970), un DESS en Psychologie clinique (1971), deux C.E.S (1973) en Formation aux techniques projectives et en Psychopédagogie intercuturelle. Il couronna sa formation à la même université par l'obtention d'un Doctorat de 3ème Cycle en Psychologie sociale et clinique (1973) et un Doctorat d'Etat es - lettres et sciences humaines (1982).
Un universitaire engagé
Après avoir enseigné trois années à la Sorbonne (1971-1973), le jeune Toualbi se résolut à revenir au pays afin de contribuer à l'édification de l'université algérienne postindépendance. Au moment même où il exerçait en tant que psychanalyste au Centre de réhabilitation mentale de Chéraga (1974-1976) puis de Bab El Oued (1976-1977), ce même CHU duquel il lui était destiné de quitter ce bas-monde en cet après-midi du 4 juin 2022, il rejoignit le corps enseignant de l'université d'Alger en 1974-1978, gravitant les échelons académiques pour se voir promu, en 1985, Professeur des universités.
Il occupa en parallèle plusieurs responsabilités pédagogiques à l'université d'Alger dont celle de Chef de département de Psychologie (1974-1975), de Directeur de l'Institut de Psychologie et des Sciences de l'éducation (1984-1986) et de Recteur de l'université d'Alger (1986-1990).
Contraint, comme beaucoup d'intellectuels algériens, à l'exil durant la «décennie noire», il préféra, malgré les nombreuses possibilités qui s'offraient à lui dans les universités européennes, prendre la route de la Tunisie pour «ne pas trop s'éloigner du pays» aimait-il à dire et, sans doute également, pour mettre à l'abri ses enfants du difficile phénomène de «déculturation» dont il était l'un des plus éminents spécialistes.
Les Hautes fonctions
Recruté en tant que Professeur invité à l'université de Tunis 2 (1993-1995), il présida la commission de recrutement des professeurs et maître de conférences en Psychologie et Sciences de l'éducation et fut membre de la commission de formation doctorale de Psychologie.
Le Professeur Noureddine Toualbi a occupé, en parallèle avec son cursus universitaire, de nombreuses hautes fonctions au sein de l'Etat, parmi lesquelles celle de Chargé de mission à la présidence de la République (1977-1979) et de Chargé de mission auprès du chef du gouvernement (1992-1994). Il a également occupé le poste de chef de cabinet du ministre des Droits de l'homme (1991-1992) avant de devenir le premier Président-fondateur de l'Observatoire National des Droits de l'homme (1992).
Les représentations diplomatiques
Il rejoignit le ministère de l'Education nationale après sa désignation en 2000, membre de la Commission de refonte du système éducatif où il occupa la fonction de conseiller du ministre de l'Education nationale (2000-2004). Puis celles de conseiller du ministre de la Jeunesse et des Sports (2004-2005) et de conseiller du ministre de l'Environnement (2005-2007). Il sera ensuite désigné Secrétaire général de la Commission nationale algérienne pour l'Education, la Science et la Culture (2011-2013) et, enfin, Coordinateur de l'Enseignement de la Langue et Culture d'Origine (ELCO) au profit des enfants de l'immigration algérienne en France (2013-2019).
Le défunt Professeur Toualbi fut chargé de représenter son pays dans de nombreuses organisations internationales: l'Unesco en qualité de membre des délégations représentant l'Algérie à ses assemblées générales (2001-2005 puis 2011-2013) et membre du comité d'organisation du Prix Unesco des «Villes pour la Paix».
L'héritage intellectuel
Il a également porté haut les couleurs du drapeau algérien en tant que membre du Conseil exécutif de l'Organisation islamique pour l'Education, la Science et la Culture (2000-2007) qui l'avait mandaté pour la création d'une représentation permanente auprès de l'Unesco; grâce à ses efforts et à sa notoriété internationale, la délégation de l'Isesco a été agréée par le Directeur général de l'Unesco en 2007, date à laquelle il fut désigné premier Délégué permanent représentant les Etats islamiques auprès de l'Unesco (2007-2008). Il représenta également l'Etat algérien auprès du Conseil exécutif de l'Organisation arable pour l'Education, la Science et la Culture (2000-2007 et 2011-2013). Il fut au terme de sa mission gratifié en date du 28 mai 2014 de la médaille d'or de l'Organisation pour «les efforts immenses déployés et sa contribution considérable à la promotion du travail arabe commun dans les domaines de l'Education, la Culture et les Sciences pendant qu'il était membre du conseil exécutif de l'Organisation.»
Par-delà les dizaines de milliers d'étudiants et de chercheurs qu'il a formés en Algérie et à l'étranger, le Professeur Noureddine Toualbi a laissé un héritage scientifique considérable dans son domaine de recherche: la relation entre le fait religieux et le fait sociétal, la crise identitaire au Maghreb et les méthodes de réforme du système éducatif. Ses plus importantes publications sont «La circoncision, blessure narcissique ou promotion sociale» (1975), «Le sacré ambigu ou des avatars psychologiques du changement social» (1984), «Religion, rites et mutations, Psychologie du sacré en Algérie» (1984), «Ecole, idéologie et droits de l'homme, le modèle algérien» (1998), «L'identité au Maghreb, l'errance» (2000) et «L'Ordre et le désordre» (2006). De même qu'il a créé nombre de revues qui continuent à témoigner de son apport à la connaissance: «La Revue Algérienne de Psychologie et de Sciences de l'éducation» (1985), «Les Annales de l'Université d'Alger» (1986), la «Revue Passerelle» de la Commission algérienne pour l'Unesco (2012) et «Le Lien» du Service d'Enseignement de la Langue et Culture d'Origine (2014-2019). Autant d'écrits qui restent d'une actualité cuisante et qui proposent de nombreuses pistes de réflexion tant dans les domaines sociologique, psychologique que pédagogique pour l'édification d'un citoyen du monde nourri aux sources de la culture de tolérance et du vivre ensemble. «Dans un monde de plus en plus tumultueux et à l'avenir incertain, écrit-il en substance, l'Islam radical pourrait ainsi représenter, dans l'imaginaire collectif, l'issue salutaire à l'aporie du monde. C'est commettre un truisme que de rappeler, à l'adresse des pourfendeurs de la religion musulmane, le caractère éminemment universaliste du texte coranique. La philosophie des droits de l'homme y tient une place centrale et l'obligation de la tolérance liée à la diversité culturelle et religieuse y est même donnée, en de nombreuses occurrences, sous une forme impérative. Si bien que le monde arabe et musulman est pour ainsi dire naturellement réceptif à l'idée générale de la culture de paix telle qu'elle est aujourd'hui formalisée dans les textes fondamentaux des Nations unies.» (Le dialogue des cultures à l'épreuve de la mondialisation, Revue Passerelles, 2012, p. 23).


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