L'ancien secrétaire général du FLN revendique une représentativité réelle dans les institutions élues. «Je suis plutôt favorable au maintien de la proportionnelle dans un régime électoral qui puisse garantir la représentativité réelle des électeurs», a indiqué, hier, Boualem Benhamouda lors d'une conférence qu'il a animée à l'occasion de l'université d'été de l'Union nationale des étudiants algériens (Unea) à Boumerdès. L'ancien secrétaire général du FLN a tenté de développer le thème de «la citoyenneté et du pouvoir» -titre, entre autres d'un ouvrage qu'il vient de publier- pour consacrer en fin de compte son intervention au régime électoral qui alimente le débat de l'heure. Benhamouda estime que les institutions souffrent en premier lieu du manque de «représentativité réelle» des électeurs. Cette défaillance est à l'origine des problèmes que suscitent les candidatures aux élections. Il cite le cas du PCF qui n'a pas encore choisi son candidat aux élections présidentielles. «Il vient d'entamer des primaires pour dégager son candidat», dit-il, «il faut laisser le choix aux citoyens de choisir leurs candidats. Si on doit aller aux primaires, il faut le faire». Il souhaite le maintien de la proportionnelle en introduisant des correctifs, comme la liste nominative. «Je préfère qu'on vote pour la personne et non pas pour la liste», ajoute-t-il. Il rappelle qu'en l'état actuel des choses, le choix revient au parti qui établit ses listes sans répondre toujours aux critères de crédibilité. Il souhaite, également, que les circonscriptions électorales soient plus petites, donc plus représentatives. Selon Benhamouda, qui semble être dans son élément pour avoir géré, par le passé, le ministère de l'Intérieur, la meilleure loi du monde ne peut rien donner si elle n'est pas épargnée des irrégularités qui caractérisent les scrutins. L'ancien SG du FLN sait de quoi il parle. En 1997, les voix se sont volatilisées. Puis, avec une touche d'humour: «Les gens ont voté pour une liste pour faire ressortir une autre liste, n'est-ce pas surréaliste?». Les bureaux itinérants, ces «baladeuses», selon sa propre formule, sont incontrôlables. Une fois, les militants sont venus lui rapporter les faits. «Ils disent que les voitures de l'administration sont plus rapides que celles des contrôleurs. Elles soulèvent beaucoup de poussière. Nos militants ont attendu que la poussière se tasse pour reprendre leur course. Quand ils sont arrivés, les urnes n'étaient plus là». Puis, quel est le parti qui peut contrôler tous les bureaux de vote? s'interroge-t-il. Sur un ton plus sérieux, il poursuit: «Les élections ont leur côté sacré ; on ne doit pas jouer avec la volonté des citoyens». Quand un élu est «bien élu», il ne sèche pas les délibérations. «Or, il se trouve que même à l'APN on n'arrive pas toujours à réunir le quorum pour voter les lois à cause de l'absentéisme. S'ils sont bien élus, ils ne s'absenteront pas». Développement somme toute logique mais que faire? Il n' y a qu'une recette: il faut revenir à la liste nominative, insiste-t-il. La citoyenneté passe d'abord par les élections correctes. Mais il faut donner au citoyen la possibilité de contrôler l'action de ses élus, en assistant aux délibérations, en l'associant par le biais des comités de quartiers et de villages, etc. Il faut faire de telle sorte que le citoyen soit mobilisé en permanence, suggère-t-il. Il propose le retour au système du volontariat qui avait porté ses fruits au temps de feu Houari Boumediène, rappelle-t-il. Il termine en beauté: «Il ne faut plus faire la confusion entre équipe sportive, zaouia, parti politique, conseil législatif et applaudimètre...». Qui dit que Benhamouda a perdu la main? Son prédécesseur, la semaine passée à la tribune, Mouloud Hamrouche, s'était présenté en 1996 à la direction du parti, «par les urnes», souligne-t-il, «je n'ai pas été coopté à la tête du FLN, j'ai été élu», rappelle-t-il à ses détracteurs.