L'Algérie avait besoin d'une voix forte, d'arguments en béton pour mettre en valeur l'attractivité de son économie. Celle du président de la République était toute indiquée pour remplir une telle mission. Il s'en est acquittée avec brio. De façon remarquable. «L'Algérie connaît une renaissance économique sans précédent», a souligné, hier, à Moscou, Abdelmadjid Tebboune. «L'Algérie connaît, aujourd'hui, une renaissance économique engagée à une vitesse supérieure afin de rattraper le temps perdu et les opportunités d'investissement avec nos amis, avec l'Afrique et la région de la Méditerranée», a déclaré le premier magistrat du pays lors de l'ouverture des travaux du Forum économique algéro-russe, soulignant l'existence de «1450 projets industriels en cours de réalisation». L'Algérie entend, à travers sa nouvelle politique, «s'affranchir de la dépendance aux hydrocarbures, un secteur dont les revenus seront exploités aux seules fins de développement», a-t-il précisé, rappelant que ce processus, lancé en 2021, a été appuyé par sa décision de porter les exportations algériennes à 7 milliards de dollars. Il est impératif d'augmenter les «exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars, d'ici fin 2021», contre les 2 milliards de dollars actuels avait déclaré le 18 août 2020, Abdelmadjid Tebboune à l'ouverture de la Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle. L'objectif a été atteint. L'Algérie vise désormais les 13 milliards de dollars pour 2023. Un signe évident que le processus d'indépendance aux hydrocarbures est en marche. Une performance «historique» que le chef de l'Etat a mis en exergue. Ce chiffre, a priori dérisoire, est pourtant un miracle dans la mesure où ces recettes n'ont jamais dépassé pendant 30 ou 40 ans, les 1,7 ou 1,8 milliard de dollars», a-t-il fait remarquer. Un exploit que l'Algérie entend fructifier. Les exportations algériennes hors hydrocarbures «ont atteint en 2022 près de 7 milliards USD et nous aspirons à atteindre, cette année, 13 milliards de dollars, pour marquer ainsi la relance effective du développement», à travers les secteurs de l'industrie agroalimentaire, les start-up et les produits agricoles, a fait savoir le président de la République. Les moyens existent. L'Algérie «a créé une agence de promotion de l'investissement pour accompagner les opérateurs économiques algériens et étrangers désirant lancer leurs projets d'investissement», a indiqué Abdelmadjid Tebboune. Le terrain a été déblayé. Le pays a mené «des opérations pour assainir et habiliter le foncier industriel, réunir les facteurs susceptibles d'attirer les investisseurs et les hommes d'affaires vers les zones industrielles et les zones d'activité des microentreprises, dans le respect des critères de concurrence et de transparence et en offrant toutes les garanties» nécessaires, a assuré le chef de l'Etat qui a mis en exergue «les efforts colossaux déployés en matière de lutte contre la bureaucratie, à travers la libération de l'investissement des entraves administratives». Et la coopération algéro-russe? Les amis en Russie «ont conscience des moyens importants de coopération disponibles dans les domaines du transfert technologique, du tourisme, de l'agriculture et des sciences», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, soulignant l'importance d'ouvrir des banques privées en Algérie et émettant le souhait de voir «le secteur privé national, étranger, et de Russie, pays frère, ouvrir des banques afin de favoriser la réalisation de transactions saines entre opérateurs privés, loin de toute dérive». «Il est paradoxal de voir aujourd'hui en Algérie, 85% du capital national détenu par le secteur privé», a relevé le président de la République tout en regrettant le taux élevé d'argent public, 92%, en circulation dans la sphère économique et commerciale. «Vous êtes devant de réelles opportunités pour explorer les possibilités d'intégration économique dans de nombreux domaines», a lancé Abdelmadjid Tebboune à l'adresse des participants au Forum. L'Algérie «s'apprête, dans les années à venir, à mettre en oeuvre un plan d'investissement dans les domaines de l'énergie, des infrastructures de base, de l'agriculture, des produits pharmaceutiques, de l'agroalimentaire et des industries de transformation», leur a assuré le chef de l'Etat.