Le risque Algérie ne paraît plus si important aux yeux des Européens, les Belges plus particulièrement. Quelques semaines à peine après le paraphe de l'accord d'association Algérie-UE, sous la présidence belge justement, le royaume de Belgique appelle ses hommes d'affaires et autres opérateurs à se rendre « en force » en Algérie pour investir. C'est le Ducroire, organisme belge de l'évaluation du risque-pays qui, jeudi, a catalogué le pays dans la catégorie 4 sur une échelle de 1 à 7 où 1 est considéré comme risque minime et 7 comme risque important. La catégorie 4 regrouperait les pays «où la possibilité d'investir sans risques majeurs est réelle». Dans une conférence-débats organisée par l'association belge RELAL (Relations Algérie), un haut responsable de Ducroire, a affirmé, devant un parterre d'hommes d'affaires, et de chefs d'entreprises que «l'Algérie a changé». Selon lui, l'Algérie «est un marché très important, ouvert à toutes les initiatives utiles». Des déclarations pour le moins enthousiastes, surtout émanant d'une Belgique dont la proximité avec la France aurait fait croire qu'elle s'alignerait également aux conclusions de la Coface, Caisse française d'assurance des crédits qui, fin janvier 2000, avait jugé «extrême» le risque Algérie et n'avait pas trop changé d'avis en 2001. Il semble bien que le Ducroire a été plus sensible à l'amélioration «remarquable», a-t-on souligné, de la situation sécuritaire à travers le pays. Il est à relever, par ailleurs, la disposition des Belges à venir investir en Algérie, observateurs qu'ils étaient des réformes engagées en matière d'économie. Il reste bien entendu à résoudre les difficultés liées au système bancaire tel qu'il fonctionne actuellement. A l'instar des autres opérateurs, les Belges souhaitent que les autorités entament rapidement des réformes significatives dans le secteur, pour le moins, très sensible. Trois banques algériennes uniquement sont acceptées, notamment par le GRE, bureau pour la Garantie contre les risques à l'exportation, pour la couverture du risque de Ducroire. Il s'agit de la BEA (Banque extérieure d'Algérie), de la BNA (Banque nationale d'Algérie) et du CPA (Crédit populaire d'Algérie). Pour ces trois établissements financiers, un supplément pour le risque de Ducroire de 5% de la prime de base leur est appliqué. Le GRE classe néanmoins l'Algérie en catégorie 5. Une couverture à court et à long termes est toutefois assurée pour les exportateurs. Une bonne nouvelle pour le gouvernement algérien qui attendait impatiemment que sa politique tant au plan économique que sécuritaire porte enfin ses fruits. A l'orée même des négociations que le pays entamera les 7 et 8 février pour son adhésion à l'OMC, le classement de Ducroire ne pouvait pas mieux tomber.