Après Yasmina, Mourad Guerbas et Boualem Chaker, cette fois-ci, l'invité de marque de l'Onci, à Tizi Ouzou, a été l'un des meilleurs chanteurs chaâbis algériens, à savoir Mehdi Tamache. Le gala s'est déroulé, jeudi dernier, à 17heures, à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Il faut rappeler que cette série de spectacles organisés dans le cadre de l'animation de la saison estivale, est initiée sous le patronage de Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts. Les organisateurs ont choisi de faire de cette soirée un spectacle à 100% chaâbi. Mais aussi un hommage au Rebelle Matoub Lounès car le gala s'est tenu à la veille de la commémoration du triste anniversaire de l'assassinat de Matoub Lounès. La première partie de cette fête a été animée par l'atelier chaâbi de la Maison de la culture qui a dévoilé plus de vingt musiciens en herbe ayant suivi des formations dans ce style authentiquement algérien. Ce groupe formé à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, a fait découvrir également de très belles voix qui conviennent parfaitement aux chants chaâbis. La première et deuxième chansons interprétées par cette troupe figurent dans le dernier album de Matoub. Il s'agit des très belles chansons d'amour intitulées: «Iniyid kan» et «Yehwayam». La chorale de la Maison de la culture a réussi à interpréter ces chansons avec des duos magnifiques «masculin-féminin». Ce qui a conféré de la magie à ces titres ayant marqué les fans de Matoub. La même troupe artistique a interprété d'autres chansons en arabe et en kabyle, et les membres de l'orchestre, constitué de jeunes talents ont fait preuve d'une maîtrise totale de leurs instruments respectifs. En deuxième partie, c'est un artiste talentueux qui a choisi de suivre le chemin des maîtres du chaâbi et qui est très influencé par le géant El Hachemi Guerouabi, qui s'est produit. Il s'agit de Nourreddine Alane. Ce dernier a merveilleusement interprété les titres phares de maîtres comme Guerouabi et El Ankis dont les célèbre «Allo allo» et «Rah el ghali rah». Cette dernière, Nourreddine Alane l'a voulue comme un hommage à Matoub Lounès. Il a déclaré à l'assistance que la disparition de Matoub est une immense perte pour la chanson algérienne. «Je l'ai connu et côtoyé. C'est un immense artiste. Et il était un homme très modeste. J'ai chanté lors de sa cérémonie de mariage à Ath Douala», a déclaré cet artiste qui était sous le coup de l'émotion en évoquant un géant de la chanson kabyle. C'est en troisième partie que Mehdi Tamache est monté sur scène. Il a interprété deux chansons en kabyle, dont la thématique a trait à la spiritualité avant d'enchaîner avec de célèbres chansons du chaâbi, dont il s'est abreuvé directement à la source, c'est-à-dire El Hadj Mhamed El Anka. L'empreinte d'El Anaka était visible dans tous les gestes de Mehdi Tamache, dans sa voix, dans sa façon d'interpréter... C'est un véritable disciple d'El Anka. Mehdi Tamache ne pouvait pas ne pas interpréter la mythique chanson «Lehmam», tout en lui conférant une touche personnelle et en l'agrémentant d'agréables improvisations. D'ailleurs, dans le passage où El Anka cite nommément Cheikh Nador, en guise d'hommage, Tamache, lui, cite El Anka. C'est dire qu'à chacun son maître. Et, celui qui n'a pas de maître ne peut le devenir, comme l'exprime si bien la célèbre citation.