Il a donné le coup d'envoi de la triple échéance électorale. «Choisissez le plus compétent, le plus apte et le plus honnête», a averti Abdelaziz Belkhadem, à l'adresse des militants, à la clôture de l'Université d'été qui s'est déroulée à Béjaïa, du 22 au 24 août, qui répondent par des applaudissements nourris. Des voix s'élèvent pour dénoncer la mainmise sur les structures du parti et qui ne laissent pas les compétences émerger. Il répond: «Il n'y pas de zaïm au FLN». Mais il rejette les accusations qui divisent comme pour apporter une réponse à une militante de Béchar qui a accusé le chef de l'organique, Abada, de jouer au «pourrissement». Pour Belkhadem, l'ère du changement est venu. «Il faut opérer les changements sans provoquer de rupture». Il les invite à instaurer les méthodes démocratiques. «Ceux qui disposent d'assez d'expérience doivent prendre par la main ceux qui n'en ont pas. Il ne doit pas y avoir de conflit de générations», insiste-t-il. Le FLN est revenu sur le devant de la scène politique. «Il est désormais la locomotive qui traîne les wagons». Il faut qu'il donne, en conséquence, le meilleur exemple. «L'exemple se situe d'abord sur le plan de la moralité et de l'éthique», énonce-t-il. Il ne sert à rien de mentir aux gens. «Ne faites pas les promesses que vous ne pouvez tenir. Le peuple nous a choisis. Il a été patient, après avoir connu toutes les expériences, nous étions également patients. Le moment est venu de se pencher sur ses véritables préoccupations (...) La plaie du chômage et de l'emploi est à la tête de ces préoccupations», souligne-t-il. La conférence qui a précédé son intervention a été placée sous le titre générique «Réalités et perspectives de l'emploi et répartition des richesses en Algérie» ; elle a été animée par Saâdoune Boukabous de l'université d'Alger et Fatma Zohra Bouras de l'ENA. Un militant leur a simplement dit que «les salaires sont dignes d'un système socialiste». Une autre conférence relative à la sécurité sociale a été tenue, jeudi, et soulevé beaucoup d'interrogations au point où certains ont reproché à un intervenant de militer pour «une austérité» qui contredit «la protection sociale» pour laquelle milite le FLN. L'Université d'été du FLN a tenté de sensibiliser les militants dont un certain nombre auront des missions de gestion s'ils sont élus- sur les questions de l'heure. Elle les prépare à mieux appréhender les problèmes qui seront à l'origine des turbulences sociales à venir si rien n'est entrepris pour anticiper sur les risques. Ainsi l'Université d'été n'a pas été une partie de plaisir comme l'ont cru beaucoup de militants. Selon Abdelkader Bounekraf, porte-parole de l'université, 68% des participants ont un niveau universitaire et seulement 2% ont un niveau primaire. Belkhadem a indiqué que l'année 2007 sera riche en événements. Il y aura les élections législatives et locales. Avant la fin de l'année en cours, il y aura les sénatoriales et le référendum sur la Constitution. Dans le sillage, un tas d'amendements des lois électorales, de l'information, des APC sont attendus pour être en conformité avec le texte fondamental. Le FLN a du pain sur la planche. Il doit être partie prenante dans les rendez-vous et agir en conséquence. Vue sous cet angle, l'Université d'été du FLN a été le coup d'envoi des prochaines échéances électorales.