Il existe quelque 800 demandes formulées dans ce domaine. Le ministre du Tourisme, M.Nouredinne Moussa se veut de la trempe des commis d'Etat qui ne cachent pas le soleil avec un tamis. En effet, il admet presque volontiers que le secteur dont il détient les rênes est confronté à beaucoup de retard, tout comme il soutient, formellement, que l'idée de faire de l'Algérie une destination touristique privilégiée ne pourra voir le jour de sitôt. Du moins pas avant l'horizon 2015. C'est aux alentours de cette date qu'il est attendu de voir le tourisme algérien renaître de ses cendres, a laissé entendre, jeudi, M.Moussa en mettant de l'avant, lors d'un point de presse tenu à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, l'actuelle stratégie mise en branle au sein de son département. Laquelle stratégie, considérée comme fer de lance d'une relance salutaire dans un domaine aussi névralgique que celui du tourisme, est constituée, de l'avis du conférencier, de quatre axes principaux, à savoir le rattrapage du retard cumulé, la formation ou le perfectionnement des prestataires, l'exigence d'une bonne prestation et enfin la fertilisation des actions de la communication. Il s'agit là, en effet, des conditions basiques d'une politique au sein du département du tourisme et via lesquelles il est attendu un flux de l'ordre de 4 millions de touristes qui se rendront en Algérie d'ici à l'horizon 2015. Quant aux demandes d'investissement dans ce même domaine, celles-ci sont au nombre de 800 qui sont d'ores et déjà répertoriées à travers tout le territoire national, a indiqué M.Noureddine Moussa, en précisant que, parmi toutes ces requêtes, uniquement une quarantaine d'entre elles ont été avalisées au niveau de la tutelle dont il est le premier responsable. Quel est donc le sort des 760 autres demandes qui sont confinées, jusque-là, dans les tiroirs du même département? Le ministre du Tourisme n'a soufflé mot sur la question. Il s'est contenté seulement de dire que les projets d'investissement touristique en Algérie sont «des projets sérieux», manière comme une autre d'insinuer que beaucoup parmi ceux qui désirent s'ériger en tant que promoteurs du tourisme en Algérie ne sont pas vraiment à la hauteur de leurs ambitions. «Les projets de réalisation de complexes touristiques en Algérie sont des projets structurants qui peuvent avoir des influences sur le plan architectural et environnemental des régions touristiques ainsi que sur les réseaux routiers et d´assainissement, de même que sur l´emploi, la circulation et le transport», a t-il argumenté. Dans le même ordre d'idées, il ajoutera que le foncier touristique doit être occupé de la manière la plus adéquate possible, et c'est pour cette raison, appuie-t-il, que son département «ne peut accepter n'importe quel projet». Par ailleurs et dans le sillage des demandes d'investissement formulées par les sociétés étrangères, le ministre du Tourisme citera le concours du groupe émirati Immar et de l'entreprise Sidale d'origine saoudienne qui sont chargés de la création de deux zones d'expansion touristique (ZET), l'une à Zemmouri et l'autre à Zeralda. S'exprimant sur le processus de privatisation des établissements hôteliers, M.Noureddine Moussa dira, à ce sujet que, «cette opération suit son cours conformément aux règles du marché qui sont l'offre et la demande». A une question relative aux tarifs pratiqués au niveau de ces établissements et qui sont, pour la plupart au-dessus des moyens financiers des Algériens, le ministre du Tourisme qui reconnaît que les prix des produits touristiques sont chers, a souligné que «seule la création de plusieurs infrastructures touristiques pour une meilleure compétitivité du marché, peut permettre une révision vers le bas des prix pratiqués actuellement». Il notera, également que quelque 52 hôtels recensés dans tout le pays sont actuellement frappés de décision de fermeture, notamment pour le motif de non-conformité avec la réglementation en vigueur. Toutes ces déclarations du ministre du Tourisme ont été faites en marge de sa tournée d'inspection effectuée ce jeudi dans plusieurs zones côtières et établissements hôteliers de la wilaya d'Alger. Tournée à l'issue de laquelle M.Moussa s'est félicité de l´amélioration constatée durant cette saison estivale, essentiellement en matière d´hygiène et de gestion des 44 plages de l´Algérois, ainsi que des services offerts aux vacanciers. Il a néanmoins fait état de certaines insuffisances constatées, durant la saison estivale 2006, rappelant que 38 plages sont toujours interdites à la baignade à Alger, dont 25 pour cause de pollution et le reste pour des raisons de dangerosité et difficultés d´accès.