Pyongyang s'en est pris hier à l'ONU, après avoir été accusé devant le Conseil de sécurité de «violations atroces» des droits humains contre sa population, et a qualifié les transfuges nord-coréens de «racailles», selon l'agence officielle KCNA. La réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU, au cours de laquelle le régime nord-coréen a été mis en cause, était «une insulte et une violation» de l'esprit de la Charte des Nations unies, selon un porte-parole de l'Association coréenne pour les études sur les droits de l'homme, cité anonymement par KCNA. Pyongyang «dénonce et rejette fermement le Conseil de sécurité de l'ONU car il a ainsi marchandé la situation des droits de l'homme dans un pays particulier», a ajouté ce porte-parole.»Le peuple de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) connaît bien sa situation en matière de droits de l'homme et en fait une juste appréciation par lui-même», a-t-il poursuivi. Les transfuges nord-coréens sont «des racailles, qui ont fui après avoir abandonné leur patrie, leurs parents, leurs épouses et leurs enfants, uniquement pour sauver leur sale vie», a encore déclaré ce responsable, sous l'anonymat. La réunion en question, tenue à la demande des Etats-Unis qui président en août le Conseil de sécurité, a dénoncé les violations des droits humains du régime nord-coréen contre sa population pour pouvoir mener ses programmes d'armements. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, en liaison vidéo, a détaillé «le recours à grande échelle au travail forcé» pour soutenir «l'appareil militaire de l'Etat et sa capacité à fabriquer des armes». Ilhyeok Kim, un jeune «représentant de la société civile» qui a fui la Corée du Nord et dont la famille s'est réfugiée en Corée du Sud, a témoigné devant le Conseil à New York de «l'isolement» de la population nord-coréenne et des «punitions» qui lui sont infligées. Il a affirmé avoir été forcé de travailler dans les champs à un jeune âge, sans rémunération, pour des récoltes entièrement destinées à l'armée.»Le gouvernement transforme notre sang et notre sueur en une vie luxueuse pour les dirigeants et en missiles qui font exploser notre dur labeur dans le ciel», a-t-il déclaré, en anglais. «L'argent dépensé pour un seul missile pourrait nous nourrir pendant trois mois», a assuré Ilhyeok Kim. La séance publique de deux heures, exclusivement consacrée aux «violations» des droits humains en Corée du Nord, était la première au Conseil de sécurité sur le sujet depuis 2017. Aucun délégué de Pyongyang n'y était présent.