Elle donne déjà des sueurs froides aux Algériens. Elle hante leurs nuits, ils échafaudent déjà des plans pour l'éviter. Il s'agit de ce qu'ils surnomment avec beaucoup de désarroi, la «circulation». Dites comme cela, les choses peuvent paraître ironiques, mais il s'agit là d'un vrai problème de société qui pourrit la vie des citoyens. À quelques semaines de la rentrée, la question est de nouveau au coeur des débats, notamment dans le Grand Alger. Des nouvelles infrastructures routières ont été réceptionnées ces derniers mois pour désengorger la capitale, à l'image des trémies à Chéraga ou la nouvelle route de Birkhadem. Néanmoins, cela reste insuffisant. En effet, le plus souvent ces infrastructures qui ont coûté des millions de dollars au Trésor public sont prises en otage par l'incivisme des citoyens. À l'exemple de l'échangeur de Cherarba qui s'est transformé en un vulgaire «souk» à ciel ouvert. En fait, l'évitement des villes de Cherarba et des Eucalyptus vers la deuxième rocade d'Alger a été squatté par des marchands ambulants à l'entrée de Cherarba. Ils sont installés occupant la moitié de la chaussée pour vendre leurs marchandises comme dans un vrai marché. Les citoyens s'y arrêtent ce qui provoque des embouteillages monstres et le risque d'accident sur cette voie rapide. Il ne s'agit là que d'un petit exemple de ces comportements qui font que les routes sont devenues un enfer quotidien pour les citoyens. Pourtant, le président de la République avait, il y a de cela deux ans, posé le dossier sur la table du Conseil des ministres. Il a ordonné de faciliter le trafic routier à destination et en provenance d'Alger, en revoyant les cartes de trafic et en renforçant le réseau routier. Des efforts ont été concédés mais force est de constater que cela reste insuffisant. Pourquoi n'avons-nous pas recours aux feux tricolores intelligents en usage partout dans le monde? Pourtant, cela était prévu dans le projet Alger Smart -City. La wilaya d'Alger avait aussi conclu un accord avec une société espagnole pour mettre en place un projet pilote. Plus de 4 ans après, diverses promesses de relance par les walis qui se sont succédé à la tête d'Alger, ces feux ne veulent toujours pas s'allumer! Pourquoi ce retard? Surtout qu'il s'agit d'une solution efficace comme on a pu le voir avec ceux qui viennent d'être installés au niveau de Chéraga-Ouest, à l'entrée de la zone industrielle. Deux petits feux qui ont fait tellement de bien à cette route. Ils ont permis de plus ou moins fluidifier la circulation automobile sur cet axe classé noir. Certes, comme avec les feux qui se trouvent du côté Est d'Alger traversé par le tramway, certains automobilistes rechignent encore à les respecter, mais la présence accrue des gendarmes fait que tous se soumettent tant bien que mal à cette obligation. Avec des systèmes intelligents qui s'adaptent aux conditions de la circulation et captent tous ceux qui ne respectent pas ces signalisations, on peut s'imaginer que cela apporterait un début de solution à ce grave problème. Il ne s'agit, certes, que d'une partie de la solution, mais c'est un bon début en attendant de voir le réseau de métro plus dense et des trains de banlieue plus fréquents et réguliers. Car, il faut dire que même si on construit les plus grandes infrastructures au monde, si on ne remet pas de l'ordre dans nos routes cela ne servira à rien. D'où la nécessité de mettre en place des systèmes modernes pour réguler la circulation. Le même constat doit être fait avec l'autre problème qui hante chaque rentrée, en l'occurrence les routes qui se bouchent avec l'arrivée des premières pluies. Le problème de l'entretien de la voirie est toujours pointé du doigt, particulièrement en ce qui concerne les avaloirs. On a le droit à la même rengaine avec des agents qui pressent le pas dès que les premières gouttes se mettent à pleuvoir. On a eu le droit à ce scénario dimanche dernier avec la chute des pluies ou les agents de l'Asrout ont été dépêchés pour nettoyer ces avaloirs et les tester. Cependant, beaucoup estiment que le problème est beaucoup plus profond que ce bricolage. On parle de système de récupération des eaux inadapté, ou carrément supprimé. Comme on a pu le voir dans certaines de nos agglomérations où après que les grilles en fonte ont été volées par des énergumènes, les autorités locales n'ont pas trouvé mieux que de supprimer complètement ces «trous» pour éviter les accidents. Sauf que cette solution temporaire dure jusqu'au jour où une grosse catastrophe arrivera. À la veille de la rentrée, les autorités locales sont donc appelées à trouver rapidement des solutions pour régler ces problèmes qui risquent de pourrir la vie des citoyens, voire pis encore, les mettre en danger. Le temps presse, des solutions concrètes doivent vite être apportées...