Les prix du pétrole ont le vent en poupe. Ils ont hissé les voiles, mardi. Poussés par l'ouragan Idalia dans le golfe du Mexique qui se rapproche de la côte Ouest de la Floride. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a clôturé le 29 août à 85,49 dollars progressant ainsi de 1,07 par rapport à la séance de la veille. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a augmenté pour sa part de 1,32% à 81,16 dollars. Le marché du pétrole a surtout réagi à l'approche de l'ouragan sur la Floride où des évacuations ont été ordonnées. La tempête ne devrait pas avoir trop d'impact sur l'offre et les raffineries mais plutôt sur la demande, et de façon temporaire, indiquait Phil Flynn de Price Futures Group. Pas seulement. Les cours ont réagi aussi à une potentielle hausse de la demande de carburants pour le week-end de Labor Day aux Etats-Unis. Fête fédérale aux Etats-Unis, célébrée le premier lundi de septembre, pour honorer et reconnaître le mouvement ouvrier américain. C'est le lundi du long week-end connu sous le nom de Labor Day week-end. Ce qui donne souvent l'occasion aux Américains de cumuler quelques jours de vacances, de faire de longs déplacements synonymes de forte demande de carburants. Et leurs prix élevés ne devraient pas les décourager à prendre la route ou l'avion. «La hausse des prix de l'essence depuis la mi-juillet ne devrait pas décourager ceux qui veulent partir en vacances», a indiqué L'association automobile AAA estimant que les déplacements cette année dans les airs et sur les routes seraient plus nombreux que l'année dernière. L'or noir lequel bénéficiait aussi, à l'image d'autres actifs à risques, de l'affaiblissement du dollar. Des indicateurs économiques américains ont signalé mardi une détente du marché de l'emploi avec une nette diminution des postes vacants dans le rapport Jolts qui fait espérer un atterrissage en douceur de l'économie américaine sans nécessité d'un nouveau tour de vis de la Réserve fédérale (Fed). «Ces données ont soutenu le marché», a noté Phil Flynn de Price Futures Group. Elles ont fait fléchir les rendements obligataires qui eux-mêmes ont fait baisser le dollar. Il faut savoir que lorsque le billet vert faiblit, c'est avantageux pour les cours de l'or noir qui s'échange en dollars. Le baril trouvait aussi deux soutiens de taille: le coup d'Etat militaire au Gabon rappelant au marché les risques géopolitiques qui pèsent sur l'offre, et les premières statistiques pétrolières aux Etats-Unis qui présageaient une chute des stocks US. Le Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, qui avait gagné 1,07 mardi a continué sa progression, hier, pour s'échanger à 86 dollars vers 12h00. Le pétrole américain réalisait un gain de 31 cents pour afficher 81,45 dollars à 13h40. Le pétrole est poussé vers le haut par «une baisse massive des statistiques pétrolières américaines et un coup d'Etat militaire chez un producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr), le Gabon», expliquent les analystes de DNB. Des militaires ont annoncé, hier, mettre «fin au régime en place» au Gabon, un coup d'Etat visant le président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans et dont la réélection venait d'être annoncée dans la nuit. Si le Gabon est «un producteur mineur de l'Opep» avec une production d'environ 200000 barils par jour, «cela rappelle (que) le risque géopolitique sur le marché pétrolier» existe toujours, poursuivent les analystes de DNB. Les investisseurs attendent également la publication de l'état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine achevée le 25 août. Les stocks de brut avaient fondu d'environ 11,49 millions de barils, la semaine dernière, mais que ceux d'essence avaient augmenté de 1,395 million de barils, a estimé mardi la fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API). «Si une telle baisse est confirmée (...) par l'EIA, cela devrait être résolument positif pour les prix du pétrole», souligne James Harte, de Tickmill. Les analystes tablent pour leur part sur une chute plus modeste de 2,191 millions de barils. Tout plaide pour une ascension des prix...