La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a exprimé, jeudi, ses regrets après la mort mercredi d'au moins 48 civils lors de manifestations violentes à Goma (Nord-Kivu). Au moins 48 civils et un policier ont été tués mercredi à Goma dans une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre la Mission de paix de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco), selon un rapport de l'armée congolaise. Bintou Keita «regrette profondément que la manifestation interdite ait occasionné la mort de civils, de policiers et de membres des forces armées congolaises ainsi que plusieurs blessés», rapporte un communiqué de presse de la MONUSCO publié jeudi.»La MONUSCO demeure préoccupée par les menaces de violence proférées avant la manifestation et rappelle l'importance de la résolution pacifique des différends et des conflits à travers un dialogue inclusif», ajoute le communiqué de la mission onusienne. L'ONU a réclamé hier une enquête «exhaustive» sur la répression mercredi par l'armée d'une manifestation à Goma, en République démocratique du Congo, qui a fait des dizaines de morts parmi les civils. L'enquête des autorités doit examiner «de manière exhaustive l'usage de la force par les forces de sécurité» et également être «approfondie, efficace et impartiale», a souligné Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme lors d'un point de presse à Genève. Mme Shamdasani a évoqué 43 morts, mais a reconnu que le bilan pourrait être plus lourd. La répression de cette manifestation, organisée par une secte et dirigée contre les forces de l'ONU déployées en RDC, a fait 48 morts et 75 blessés, selon un document interne des Forces armées congolaises (FARDC) authentifié par des sources militaires et du renseignement.»Les responsables des violations doivent être amenés à répondre de leurs actes, quelle que soit leur affiliation», a encore souligné Mme Shamdasani. Mme Shamdasani a précisé que 222 personnes ont été arrêtées au cours de l'opération «y compris des femmes et des enfants».» Nous sommes préoccupés par le risque élevé de violations des droits de l'Homme dans un contexte aussi tendu», a-t-elle dit.» Il est essentiel que les droits des personnes arrêtées soient pleinement respectés, y compris leur droit à une procédure régulière, et que les autorités compétentes garantissent au Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'Homme, un accès continu aux personnes détenues», a-t-elle exigé.»Les citoyens ont le droit de s'exprimer librement et de se réunir pacifiquement, y compris lorsqu'il s'agit de protester contre les Nations Unies et d'autres acteurs», a indiqué la porte-parole, insistant sur le fait que les autorités doivent faciliter le droit au rassemblement pacifique.