L'industrie pharmaceutique est le cheval de bataille de la stratégie économique du gouvernement. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a placé de grands espoirs dans ce secteur, visant à créer de la richesse, tout en réduisant la dépendance aux importations de médicaments. Cette vision s'est concrétisée par une série de projets ambitieux, impulsés par le dynamique ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. La récente visite d'Ali Aoun dans la wilaya d'Oum El Bouaghi a offert un aperçu captivant de la montée en puissance de l'industrie pharmaceutique algérienne. Deux projets majeurs ont été inaugurés dans la commune d'Ain M'lila. Tout d'abord, une usine de fabrication de médicaments anticancer, représentant un investissement de 5,4 milliards de dinars algériens. En parallèle, une grande unité de production de réactifs médicaux a vu le jour. Cette initiative dénote de la volonté du gouvernement de renforcer la production locale pour répondre aux besoins nationaux en médicaments et produits médicaux. Plus encore, lors de cette visite, une étape cruciale a été franchie: l'exportation. Le ministre Aoun a donné le coup d'envoi d'une opération d'exportation de 1,5 million d'unités de gants médicaux et chirurgicaux vers la Mauritanie. Cette démarche s'inscrit dans la stratégie globale du président Tebboune visant à diversifier les sources de revenus et à accroître les exportations. Ali Aoun s'est montré satisfait des progrès réalisés par les acteurs de l'industrie pharmaceutique dans la diversification de l'économie nationale. À cette occasion, il a appelé les investisseurs privés à intensifier leur production de produits pharmaceutiques, contribuant ainsi à réduire la facture des importations. En effet, cette dernière a déjà connu une baisse significative, passant de 2 milliards de dollars en 2019 à 1,2 milliard de dollars en 2022, permettant ainsi d'économiser 800 millions de dollars. L'année dernière, le nombre d'entreprises pharmaceutiques actives dans la production atteignait près de 200, dont 137 spécialisées dans la fabrication de médicaments, couvrant ainsi plus de deux tiers des besoins nationaux. Ce chiffre a connu une croissance constante grâce à l'inauguration régulière de nouveaux projets, tels que ceux d'Aïn M'lila. À court terme, le secteur pharmaceutique algérien s'est fixé l'objectif ambitieux de lancer 69 nouveaux projets d'investissement, dont 42 projets de fabrication de produits pharmaceutiques et 27 projets de production d'équipements médicaux. Cette expansion reflète la détermination du pays à renforcer son autonomie dans le domaine de la santé et à contribuer à la prospérité économique de l'Algérie. Néanmoins, malgré les avancées significatives dans l'industrie pharmaceutique, certains médicaments connaissent des tensions chroniques, une situation non exclusive à l'Algérie. On se souvient que l'an dernier, par exemple, la France a également été confrontée à une «crise» des antibiotiques et du paracétamol, soulignant la complexité du secteur et les pressions auxquelles il est soumis. Cependant, il est devenu impératif de garantir une production nationale optimale et une traçabilité rigoureuse pour éviter de telles ruptures de stock dans les officines, éliminant ainsi la dépendance vis-à-vis de pressions extérieures. Dans cette optique, Ali Aoun a exhorté les producteurs à adopter un système de production en 3x8 afin d'accroître les capacités productives et de contribuer à l'autosuffisance. De plus, il a encouragé l'inscription du plus grand nombre possible de médicaments en 2025 pour approvisionner les pharmacies centrales, suivant le modèle de l'usine d'anticancéreux d'Aïn M'lila. L'exportation demeure un élément crucial de la stratégie, en particulier vers l'Afrique. Ali Aoun espère que la Mauritanie servira de porte d'entrée aux entreprises pharmaceutiques algériennes pour élargir leurs exportations vers le reste du continent. Cette vision confirme la volonté du ministre de faire de 2023 l'année de l'industrie pharmaceutique en Algérie, une année placée sous le signe de la croissance et de l'expansion. Bien que le chemin à parcourir puisse sembler long, les projets en cours laissent entrevoir des perspectives prometteuses. Le «médicament made in bladi» (fabriqué en Algérie) pourrait ainsi jouer un rôle majeur dans le «traitement» des «maux» de l'Afrique en général, tout en renforçant la «santé» de l'Algérie...