Les députés et les présidents des instances élues sont exclus des postes de responsabilité dans les structures du parti. Abdelaziz Belkhadem a signé hier l'instruction relative à l'élection et l'installation des mouhafadhas, à l'issue de la réunion hebdomadaire du secrétariat de l'instance exécutive du FLN. Cette opération constitue en soi la dernière phase de la longue et pénible restructuration du parti de la majorité. L'instruction balise de bout en bout l'opération jusqu'à la désignation (ou élection) des mouhafedhs. Les membres du bureau de mouhafadhas seront élus par l'ensemble des bureaux de kasmas, des présidents d'APW et présidents des APC affiliés au parti, des députés ainsi que des membres du conseil national de la circonscription. L'interdiction des cumuls des mandats semble être privilégiée. Ainsi, ni les députés ni les présidents des instances élues ne pourront aspirer à des postes de responsabilité dans les structures du parti. La même formule a été retenue lors de l'élection des bureaux de kasmas, rappelle-t-on. Sauf que le poste de mouhafedh est prépondérant dans les grandes orientations et peut, par conséquent, engendrer des engagements du parti dans des considérations politiques au niveau local. D'où l'importance que lui accorde la direction du parti en cette période électorale. Le choix du mouhafedh requiert une attention particulière. Choix auquel doit être associée la direction quand elle n'est pas l'unique détentrice de ce pouvoir de désignation. La restructuration a commencé après le congrès de «réunification». Elle s'est caractérisée par une guerre de tranchées entre l'ancienne garde et des militants aguerris qui voulaient opérer une rupture avec les anciennes méthodes de gestion du FLN. Ils sont venus sous le couvert d'un «mouvement de redressement» qui a perdu de sa sève au fil du temps. Le Conseil national élargi, issu du congrès, a réuni les deux tendances pour ensuite filtrer une instance exécutive plus pure ; c'est-à-dire purifiée des arrière-pensées paternalistes, véhiculées souvent par les caciques qui se croyaient, jusqu'à tout récemment, investis de missions sacrées. Elle a été suivie par une vaste campagne d'adhésion qui a permis au nouveau courant «révolutionnaire» d'injecter un sang nouveau. Mine de rien, le FLN a opéré un changement radical dans ses structures même si les changements ne sont pas encore palpables. Les bureaux de kasmas fraîchement installés ont changé de méthode de travail. Il y a un net penchant pour une démocratisation plus affirmée. La rigueur est de mise. Les décisions ne sont jamais prises sans concertation. Les kasmas jouissent, également, de prérogatives manifestes parce qu'issues des urnes et ont, en conséquence, des pouvoirs de souveraineté plus étendus. Les orientations obéissent, en somme, à la méthode de rigueur instaurée par l'équipe Belkhadem qui veut redonner au parti son vrai rôle de «locomotive» sur la scène politique par sa force de proposition, par ses engagements dans l'action politique d'envergure, par sa présence effective dans les institutions, sa motivation, son pouvoir de mobilisation, son influence. La réunion du secrétariat de l'instance exécutive s'étant terminée hier très tardivement, nous y reviendrons dans nos prochaines éditions avec l'éclairage qui s'impose.