L'instruction relative à l'opération de renouvellement des mouhafadhas est tombée dans la caducité avant même sa diffusion. L'instruction signée par Belkhadem, la semaine passée, lors de la réunion du secrétariat de l'instance exécutive, et qui devait entrer en application jeudi dernier, est gelée. Les raisons du gel se situeraient dans les critères retenus pour l'élection des membres des mouhafadhas. L'instruction en état de gel interdisait l'élection aux présidents des assemblées élues mais laissait la voie libre aux autres élus. Or, il se trouve que beaucoup de militants veulent élargir l'interdiction aux sénateurs, députés, membres du Conseil national, membres de l'instance exécutive, élus, etc. Ils revendiquent un véritable renouvellement des structures de leur parti. Belkhadem les avait, pourtant, avertis en déclarant à l'université d'été du FLN que «changement ne veut pas dire rupture». Il faut rappeler que les postes de responsabilité dans les différentes structures sont entre les mains de l'ancienne équipe. Depuis les élections de 2002, les mêmes personnes sont aux commandes et font tout pour maintenir le statu quo. La nouvelle direction issue du dernier congrès de «réunification» semble être consciente de l'enjeu et cherche à éviter la reproduction des erreurs du passé, d'autant que les tenants de l'ancienne et de la nouvelle équipe sont assis côte à côte au sein même du secrétariat national. Les contradictions sont donc palpables au sommet. En signant l'instruction relative au renouvellement des mouhafadhas, Belkhadem semble avoir agi dans la précipitation. Il a aussitôt réagi en décidant son gel. L'instruction est tombée ainsi dans la caducité avant même sa diffusion à travers les mouhafadhas. L'on s'attend à l'élaboration d'une autre plus étoffée et plus rigoureuse. Selon des sources proches du FLN, les membres du secrétariat de l'instance exécutive assureront l'opération de renouvellement des mouhafahas. Les superviseurs déjà sur le terrain, qui sont en train de finaliser l'installation des kasmas, auront la charge de préparer ces assises. Les sept responsables du parti qui se partageront les 53 mouhafadhas seront appelés à présider les réunions, les opérations de vote et l'installation des nouveaux bureaux. Certaines indiscrétions font état de divergences entre Tou et Abada -les têtes de pont des deux tendances- au sujet du partage des mouhafadhas. Si tel est le cas, Belkhadem devra, encore une fois, trancher dans le sens de l'apaisement. Par ailleurs, les kasmas issues des dernières restructurations ont pris leurs fonctions. L'on apprend que l'audition des élus a commencé dans plusieurs wilayas. Il s'agit de faire le bilan de la gestion des mairies à quelques mois de la fin de mandat des APC. Coincés par cette date butoir, la plupart ont répondu présent aux convocations du parti et se sont adonné au jeu des questions-réponses. Ils savent qu'ils ne peuvent aspirer au renouvellement de confiance qu'en se soumettant aux ordres du parti. Cette démarche relevait du surréalisme, il n'y a pas très longtemps. Les prochains rendez-vous électoraux sont dans les esprits. Chacun tente de faire de bons placements pour les faire fructifier en 2007. Mais ceux qui ont subi la marginalisation pendant très longtemps ne comptent pas laisser se reproduire les mêmes erreurs. Ils veillent au grain pour garantir une certaine transparence, tout en sachant que l'apprentissage de la démocratie, au sein des partis, a un long chemin à parcourir.