L'échiquier politique n'arrive pas à faire bouger les lignes. Les mêmes réflexes animent toujours la classe politique en général et l'opposition dite démocratique en particulier. La situation politique connaît une espèce d'immobilisme qui montre on ne peut plus clairement que l'action partisane et celle de l'opposition n'ont plus d'emprise sur la vie politique de tous les jours. Le cas de la mouvance dite démocratique est plus saillant en la matière. Son absence sidérante interroge plus d'un quant à son devenir et son rôle. Depuis la parenthèse de l'élan populaire du 22 février 2019 où la majorité des Algériens et des lgériennes a manifesté spontanément sa colère et son ras-le-bol contre le cinquième mandat et ses succédanés, on n'a plus entendu parler de ladite mouvance qui a surfé sur le Mouvement populaire pour se faire une nouvelle virginité politique. Ces forces dites démocratiques avaient joué la carte du «Hirak» pour se donner une existence politique après une longue hibernation. Elles ont pu pénétrer le Mouvement populaire pour faire passer leurs slogans et mots d'ordre politiques reflétant leur approche et leur projet de société. Cette incursion au sein du Mouvement populaire s'est soldée par un échec cuisant des figures de ladite mouvance dont le rôle n'était que celui d'instrumentaliser le mouvement à des fins politiciennes comme c'est le cas aussi pour la mouvance islamiste qui s'est déployée avec force et énergie pour faire basculer le Mouvement populaire vers son projet théocratique. Les partis dits démocratiques avaient initié un pacte intitulé le Pacte de l'Alternative démocratique (PAD). Cette initiative se voulait comme un nouveau pôle visant le rassemblement des forces démocratiques dans une convergence politique qui allait lui permettre de jouer son rôle en tant que force dont l'influence n'est pas à sous-estimer. Or,la mouvance dite démocratique s'est noyée dans des considérations étroites relevant de leadership entre les courants et les partis qui la composaient. Ce qui à vite provoqué une situation d'impasse et de blocage. Mais avant que l'impasse s'exprime d'une manière définitive et saillante, les représentants autoproclamés de la mouvance démocratique en Algérie, avaient commis une erreur politique gravissime qui est rentrée dans les annales de la pratique politique inhérente à la mouvance démocratique, à savoir la signature d'une charte politique avec une organisation terroriste représentant les résidus du FIS dissous, à savoir le mouvement islamiste radical Rachad. Cette action avait précipité l'échec du pacte créé dans l'ambiance des manifestations spontanées menées par le peuple algérien. Les démocrates autoproclamés se sont vite rendus à l'évidence que le conglomérat qu'ils avaient mis en place etait loin de représenter le véritable objectif de rassemblement et de l'union des forces démocratiques dans un cadre harmonieux et efficace pour aller vers un vrai changement en direction de la société. Depuis l'incident gravissime de la signature de la charte politique aux côtés des islamistes radicaux de l'organisation Rachad, la situation commençait à prendre une tournure très délicate et désastreuse pour cette mouvance qui n'a pas su s'adapter à un contexte politique historique qui pouvait lui permettre de revenir de loin et pouvoir dessiner son chemin d'une manière autonome. Ainsi,la crise que vit la mouvance dite démocratique s'explique au niveau du discours en totale contradiction avec la pratique qu'elle développe. Le fossé s'est élargi entre les partis dits démocratiques et la société. Il n'y a presque aucun contact direct et en profondeur avec les démunis et les couches défavorisées à même de les soutenir concrètement via des actions dans la perspective d'avoir un ancrage politique et populaire au sein de la société si elle aspire réellement au pouvoir pour changer le choses d'ordre politique, économique, social et culturel. Les partis se disant démocratiques ont déserté la scène politique nationale. Ils ne veulent pas participer aux joutes et rendez-vous politiques décisifs tels que les élections, mais exigent et imposent une ligne de conduite et dictent leur stratégie à suivre pour les autres. C'est ce qui explique l'éclipse de la mouvance démocratique et son absence drastique.