Le secteur des mines a rapporté 2,2 milliards de dollars au pays en 2005. Le secteur des mines connaît, depuis quelque temps, une recrudescence d'intérêt certain avec l´arrivée de nombreux investisseurs privés nationaux et étrangers. Le protocole d´accord dans le domaine minier, signé avant-hier, entre le ministère de l´Energie et des Mines et le bureau chinois de l´exploration et de l´exploitation des ressources minérales et géologiques de la province économique de Henan (Chine), augure selon le ministre, de bonnes perspectives pour ce secteur qui n'assurait aucune recette au budget de l'Etat. L'accord, signé par le ministre de l´Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le représentant du Bureau chinois, Baoqun Li, porte sur la réouverture de la mine de zinc et de plomb d´El Abed, dans la wilaya de Tlemcen, la reprise de la production de zinc ainsi que sur l´exploration de périmètres mitoyens pour la recherche de ces mêmes minerais. Fermée depuis 2002, la réouverture de la mine nécessitera un investissement de 1,2 milliard de dinars, soit 800 millions /DA pour la réhabilitation et 400 millions/DA pour l´exploration géologique, qui sera menée sur trois ans, a précisé le ministre qui a salué l´intérêt des entreprises chinoises pour ce secteur. Au terme de cet accord, une société de droit algérien sera créée dans laquelle Sonatrach aura une prise de participation de 10%. Selon le directeur des mines au niveau du ministère, M.Bouaroudj, les capacités de production de cette mine, exploitée auparavant par l´Enof, devraient passer de 1000 tonnes/jour, au début de sa réouverture, à 3000 t/j par la suite. Les réserves sont estimées à 12 millions de tonnes et ses potentialités sont énormes, a-t-il indiqué. Le déficit en zinc sur le marché algérien sera comblé et un support pédagogique sera fourni par l´école des mines d´El Abed située à proximité du site. Baoqun Li s´engage aussi à construire une nouvelle école des mines, équipée de moyens technologiques importants. Hormis ce projet, le Bureau chinois explore déjà deux autres titres miniers à Béchar, à travers sa filiale en Algérie «Shaolin». L'intérêt chinois pour ce secteur rejoint celui déjà inscrit dans la coopération algéro - sud-africaine, riche de 26 accords engagés avec des objectifs de partenariat qui concrétisent la coopération économique Sud-Sud. La société sud-africaine MDM a assuré dans ce cadre, la fourniture et le montage d'une usine modulaire de traitement d'or pour le gisement de Tirek (Hoggar) avec un financement à hauteur de 85% par la banque sud-africaine Absa. Celle-ci a aussi manifesté son intérêt pour le financement du gisement aurifère d'Amesmessa dont le premier lingot sera coulé au 2e trimestre 2007. Rappelons que la production assurée par Enor (Algérie) sur le site de Tirek s'élève à 700 kg/an et 3 tonnes/an dans celui d'Amesmessa. Les mines et carrières, en activité en Algérie, ont rapporté des recettes de l'ordre de 2,2 milliards de dollars, selon Chakib Khelil et la hausse des cours des produits miniers dans le monde explique la montée des investissements dans ce secteur en Algérie. Le groupe égyptien Orascom, qui a lancé deux projets de cimenterie tout en participant à l'adjudication de 7 titres miniers dans le calcaire et les agrégats en Algérie, a versé, à lui seul, 50 millions de DA au Trésor public au titre des redevances. Selon le ministre, les investissements étrangers ont atteint 50 millions de dollars contribuant ainsi à l'amélioration du secteur. Il a prédit que l'Algérie peut passer à l'exportation à terme et limiter, sous peu, l'importation de certains minerais. Les avantages fiscaux et douaniers incitatifs de la concession, induits par la révision du dispositif juridique, ont pour mission de développer des activités de production extractives puisque «quelque 30 minerais ont été recensés au titre de l'année 2005 alors que 56 unités, dont 52 privées, sont opérationnelles dans l'exploitation de sable, d'argile et de calcaire». Plusieurs groupes étrangers comme Mittal Steel (Inde), LNM, Orascom (Egypte), le groupe Taurès Gold Mines (Australie), Zakhem (Liban), BPG Corp (Espagne) et Western Mediterranée, activent seuls ou en partenariat avec des entreprises publiques dans l'exploitation du phosphate, du zinc, de l'or, engrais.. L'ouverture de capital d'entreprises publiques devra constituer un levier de plus, encourageant et ouvrant la voie à la matérialisation de plusieurs projets de partenariat. Le secteur minier offre un bouquet d'atouts dont le potentiel s'étend sur une superficie de 2,4 millions de km², une géologie variée recelant gisements aurifères et diamantifères dans le sud, de phosphate, zinc, fer, plomb et bentonite dans le nord ainsi qu'un environnement fiscal avantageux et une disponibilité d'un réseau de transport performant, comme les infrastructures portuaires et routières (Transsaharienne).