L'Algérie a fait face, ces dernières années, à 22 catastrophes naturelles dont certaines de grande ampleur tels les inondations et les séismes. La culture des assurances est loin d'être le fort des Algériens. La majorité du parc de logement national et des commerçants et industriels n'est pas assurée contre les risques majeurs. Tel est le constat du chef de division marketing au niveau de la Société nationale d'assurance (SAA), Abdelmalek Benlaribi. Rencontré hier au cours du Congrès des transporteurs de marchandises et de voyageurs, organisé par l'Union générale des commerçants et artisans (Ugcaa) à Alger, M.Benlaribi a déclaré à L'Expression, en marge de cette conférence, qu'il y a «moins de 10% de propriétaires de commerce, industries et habitation qui sont assurés contre la Catnat (catastrophe naturelle)». C'est pourquoi dans le cadre de cette rencontre avec les représentants de l'Ugcaa, il a été convenu entre la SAA et l'Ugcaa d'organiser en 2009 des rencontres sous forme de journées techniques d'information et de vulgarisation d'assurances en général et de catastrophes naturelles en particulier, souligne l'orateur. «Nous lançons un appel à l'ensemble des commerçants et des propriétaires d'habitation pour se rapprocher des agences de la SAA afin d'assurer leur patrimoine sachant que ce ne sont pas les risques de vol, des dégâts, d'inondation et d'incendie qui manquent en Algérie et donc, peuvent être assurés auprès de cette société», poursuit-il. M.Benlaribi a rappelé qu'une convention globale d'assurance entre l'Ugcaa et la SAA est en vigueur depuis 1999. Cette convention prévoit la prise en charge de risques sur le plan assurance, moyennant une tarification étudiée dans le sens de la mutualisation des risques encourus par les commerçants et les artisans. L'Algérie est exposée aux risques majeurs, notamment les tremblements de terre et les inondations. Vu les grands sinistres qui ont affecté notre pays à l'image du tremblement de terre de Boumerdès, les inondations de Bab El Oued à Alger, les inondations de Ghardaïa et Béchar, etc., l'Algérie a élaboré un dispositif réglementaire portant sur l'assurance contre les effets des catastrophes naturelles depuis le 26 août 2003. Ce dispositif est entré en application depuis le 1er septembre 2004. Le dispositif en question oblige tous les propriétaires d'habitation, de commerce et d'industrie à souscrire un contrat d'assurance contre les effets des risques majeurs. Le même dispositif oblige les compagnies d'assurance à assurer les risques cités ci-dessus sachant que ces compagnies ont la possibilité de placer partiellement ces risques en réassurance soit au niveau national ou international. M.Benlaribi explique que par cette technique «à chaque fois qu'un sinistre majeur se produit, le marché algérien des assurances, voire l'économie nationale, profiterait de la contribution du marché international de la réassurance en matière d'indemnisation des victimes de ces risques au lieu de continuer à faire supporter la totalité de ces indemnisations par le Trésor public sachant que les pouvoirs publics ne devraient intervenir que pour la gestion de la crise en apportant des moyens de secours d'urgence». Or, la majorité des concernés n'est pas assurée. Sur un autre registre, les transporteurs de marchandises et des voyageurs ont dénoncé, lors de leur congrès tenu hier à Alger sous l'égide de l'Ugcaa, les lourdes charges fiscales. A ce titre, une réunion entre les représentants des transporteurs de marchandises et des voyageurs et le directeur général des impôts est prévue prochainement.