La lutte contre la traite humaine, très précisément dans le chapitre lié au phénomène de la harga, se poursuit implacablement. Dans une opération qu'ils ont enclenchée en fin de semaine, les gendarmes de la compagnie territoriale de Sidi El Bachir, dans la commune de Bir El Djir, viennent de démanteler un réseau transfrontalier spécialisé dans l'organisation des voyages de la mort, la harga, via la mer depuis pratiquement les plages d'Oran vers les côtes sud de l'Europe. Outre ce délit qu'ils perpétraient, les membres de cette bande préparaient minutieusement leur coup, tout en assurant l'hébergement illégal aux immigrants clandestins étrangers venant du voisin de l'Ouest, le Maroc. Ces derniers s'apprêtaient et se préparaient eux aussi à rallier l'Europe via les côtes algériennes. Dans cette offensive qu'ils ont commencée, les services de la même compagnie de la Gendarmerie nationale ont, en plus du démantèlement dudit réseau, procédé à l'arrestation de 11 individus de nationalité marocaine, ces derniers sont âgés entre 11 et 54 ans. La même opération a également été sanctionnée par la saisie de 11 documents de voyages, des passeports, des sommes d'argent en monnaies européenne et marocaine et des téléphones cellulaires. Présentés devant le parquet dés le parachèvement des formalités liées à l'enquête, les mis en cause ont, dans leur totalité, été poursuivis pour des chefs d'inculpation liés aux délits d'organisation de traversées clandestines, dans le cadre d'une bande criminelle organisée, non-dénonciation du délit d'organisation de traversées clandestines faisant partie d'une bande criminelle organisée, tentative de quitter clandestinement le territoire national, hébergement illégal et sans autorisation préalable des candidats à l'émigration irrégulière. Les entités en charge de faire face à ce phénomène ne chôment pas ces derniers mois. En effet, les garde-côtes ont, durant les 20 premiers jours du mois dernier, déjoué plusieurs tentatives d'émigration clandestine et ont procédé au sauvetage de 356 individus à bord d'embarcations de construction artisanale, et de 659 immigrants clandestins de différentes nationalités. Plus de 110 harraga ont été appréhendés au cours du mois d'août, ces derniers se disposaient à quitter clandestinement le territoire national. Une semaine plus tôt, près de 30 individus ont été interceptées par les éléments de sécurité de la wilaya de Boumerdès, ces derniers s'apprêtaient, eux également aussi, à braver les risques de la mer. Auparavant, 24 autres harraga, parmi lesquels sept candidats de nationalité marocaine, ont été arrêtés par les éléments de la Gendarmerie nationale de ladite wilaya, les mis en cause s'apprêtaient à s'enfuir vers l'Eldorado incertain. Les unités du groupement territorial de la Gendarmerie nationale d'Oran ont, durant la première semaine du mois écoulé, arrêté neuf autres personnes, dont cinq citoyens algériens et quatre ressortissants marocains. Durant cette même période, les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mostaganem ont mis en échec sept tentatives d'émigration clandestine par mer, avec l'arrestation de 52 personnes. La Méditerranée est transformée en plaque tournante de ce phénomène. L'alarme est donc tirée. Dans son rapport, s'étalant de début janvier au mois d'avril dernier, l'Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes a fait état de l'augmentation du phénomène à hauteur de 300 % comparativement à la même période de l'année précédente. Pas moins de 42 200 entrées illégales ont été rapportées par la même instance. «Ces derniers, représentant différentes nationalités africaines et subsahariennes», a expliqué ce compte rendu, soulignant que «les candidats en question ont pris le large à partir des côtes libyennes, tunisiennes, algériennes et marocaines».