«La solidarité européenne vis-à-vis de l'Afrique a été plutôt décevante au plan des pratiques partenariales et des moyens alloués», a déploré le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, dans un message qu'il a adressé jeudi dernier aux participants à la première conférence Afrique-Europe des sociétés civiles, tenue à Alger. Identifiant les problèmes auxquels est confronté le continent, il dira que «les statistiques africaines concernant le développement humain, sous ses différentes spécifications d'espérance de vie, de mortalité infantile, d'éducation, de santé, de nutrition et de revenus, illustrent les méfaits de la pauvreté sur notre continent». Le président voulait démontrer par là que la communauté européenne n'a rien fait pour aider justement les populations africaines à se développer. Pourtant, la 60e Assemblée générale des Nations unies a été «une occasion propice » pour rappeler les engagements de la communauté internationale en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté. Le chef de l'Etat constate également, que la détermination de la communauté internationale à venir à bout de la pauvreté extrême se heurte à certaines contraintes dont, en particulier, l'insuffisance des ressources pour le financement du développement. En termes plus clairs, il expliquera qu'«il ne s'agit plus de continuer à appliquer, par doses homéopathiques, des thérapies qui, tout compte fait, favorisent plutôt la prolifération du mal». Evoquant le processus de globalisation, le Président pense que, dans ce cadre, notre continent est en voie de marginalisation croissante. «L'Afrique n'offre que peu de perspectives sérieuses, par rapport aux règles du jeu de la globalisation.» Pour lui, une mondialisation multipolaire, inclusive, humaine, et équitable «nécessite une approche solidaire des contraintes des pays et des populations les plus vulnérables de la planète, au nord comme au sud». Parlant toujours de la coopération, le Président relève que «le dialogue entre l'Afrique et l'Europe est d'une pertinence évidente, au regard des grandes problématiques qui interpellent les deux continents». Il précisera, dans ce chapitre, que l'expérience de développement et d'élargissement communautaire de l'Union européenne et les progrès spectaculaires enregistrés dans la construction de l'Europe, depuis le Traité de Rome, constituent pour l'Afrique, autant de références instructives et intéressantes. Enfin, le Président s'est dit convaincu que cette conférence «saura donner plus de vigueur et de visibilité aux relations afro-européennes en sensibilisant nos consciences collectives et en les orientant, de manière décisive, vers l'objectif plus large et plus ambitieux d'une humanité réconciliée avec elle-même et plaçant son destin sous le signe de la solidarité et de la compréhension».