Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, a reculé de plus de 10 dollars en l'espace d'une semaine! Battant ainsi en brèche les prévisions qui l'annonçaient autour des 100 dollars, sinon plus, d'ici la fin de l'année. Ce plongeon inattendu, d'une telle ampleur, a fait réagir l'Opep+. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) sont prêts à prendre des «mesures supplémentaires à tout moment», face aux évolutions du marché pétrolier, a indiqué mercredi le Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (Jmmc). Ce mécanisme a assuré «continuer d'évaluer de près les conditions du marché, en notant la volonté des pays signataires de la Déclaration de Coopération (DoC) de faire face aux évolutions du marché et de se tenir prêts à prendre des mesures supplémentaires à tout moment, en s'appuyant sur la forte cohésion des pays de l'Opep et non-Opep» à l'issue de sa 50e réunion tenue par visioconférence. Le Jmmc composé de l'Algérie, l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l'Irak, du Koweït, du Nigeria, du Venezuela, de la Russie et du Kazakhstan a également exprimé, sa pleine reconnaissance et son soutien aux efforts de l'Arabie saoudite visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier et a réitéré son appréciation pour la réduction volontaire supplémentaire d'un million de barils par jour du Royaume et pour sa prolongation jusqu'à la fin de l'année 2023 et remercié la Russie pour avoir aussi annoncé prolonger sa réduction volontaire supplémentaire des exportations de 300000 barils/j jusqu'à fin décembre prochain. Il faut rappeler en effet que l'Arabie saoudite et la Russie ont décidé de prolonger leurs coupes volontaires de production et des exportations concernant environ 1,3 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année. L'Arabie saoudite va continuer de réduire sa production de pétrole d'un million de barils par jour (bpj) pour «trois mois supplémentaires», d'octobre à décembre 2023, maintenant sa stratégie visant à soutenir les cours du brut, a annoncé, le 5 septembre dernier, le ministère saoudien de l'Energie. Une mesure à laquelle se sont joints les Russes. La Russie maintient la réduction de ses exportations de pétrole de 300000 barils par jour jusqu'à la fin 2023, a indiqué pour sa part le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak. Quelles sont les nouvelles du fond du marché de l'or noir. La situation semblait vouloir apparemment s'améliorer. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre progressait de 24 cents pour s'échanger à 84,31 dollars vers 14h00. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate pour livraison en novembre gagnait pour sa part 12 cents à 82,43 dollars. Les deux références mondiales évoluaient à leurs plus bas niveaux depuis fin août. Le Brent a cédé 13% depuis jeudi de la semaine précédente, lorsque le Brent s'approchait des 100 dollars le baril, et que le WTI culminait à un plus haut niveau depuis août 2022. Au coeur de ce déclin résident «les inquiétudes concernant les perspectives de l'économie mondiale et donc de la demande de pétrole», explique Bjarne Schieldrop, analyste pour SEB. Le message des principales banques centrales laissant entrevoir des taux d'intérêt élevés pour une période prolongée, combiné à l'envolée des taux obligataires américains, risquent de «nuire à l'économie mondiale et donc à la demande de pétrole», précise l'analyste. Une conjoncture qui s'inscrit paradoxalement dans une perspective de baisse importante de l'offre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait, en effet, prévenu s'attendre à un déficit d'offre par rapport à la demande mondiale plus vu depuis 2007. L'Opep a estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils. Ce qui représenterait une première depuis 16 ans. Les vents semblent avoir tourné...