Les cours de l'or noir se dirigeaient, hier, à deux séances d'une fin de semaine vraisemblablement significativement prolifique à un pic qu'ils n'ont pas revu depuis quatre mois. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre progressait de 90 cents vers 14h15, heure d'Alger, par rapport à la veille pour se négocier à 87,07 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre gagnait pour sa part 1,04 dollar pour s'échanger à 83,96 dollars. Une montée en puissance due à un fléchissement de la devise américaine, d'un appétit avéré des investisseurs pour le risque qui se sont greffés aux réductions volontaires décidées par certains membres de l'Opep+. Les deux références mondiales du brut évoluaient ainsi à leur plus haut niveau depuis près de quatre mois en raison des réductions de production de l'Opep+ et des signes d'amélioration de la demande,en ont déduit des analystes. Les deux références mondiales du brut évoluaient ainsi à leur plus haut niveau depuis près de quatre mois «en raison des réductions de production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) et des signes d'amélioration de la demande», précisaient ceux d'Energi Danmark. La production du groupe Opep+ (les 13 pays membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés hors organisation dont la Russie, Ndlr) a d'ailleurs atteint en juillet son plus bas niveau en près de deux ans, montre une enquête Platts de S&P Global. Le Royaume Wahhabite avait décidé de manière unilatérale de poursuivre la réduction de sa baisse de production. L'Arabie saoudite va prolonger d'un mois la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, avait annoncé le 3 août le premier exportateur mondial de brut, poursuivant ainsi sa stratégie destinée à doper les prix en net recul. Cette réduction entamée en juillet continuera donc en septembre, et cette mesure pourrait encore être «prolongée» au-delà de cette période, voire «prolongée et renforcée», avait précisé le ministère saoudien de l'Energie dans un communiqué. La Russie a ensuite emboîté le pas au Royaume. Le vice-Premier ministre Alexandre Novak a ainsi assuré que son pays, allait réduire ses exportations de 300.000 barils par jour en septembre. La réduction, qui a pris effet en juillet, se poursuivra en août et peut être prolongée au-delà de cette période, avait indiqué l'agence de presse officielle du royaume, Saudi Press Agency (SPA), se basant sur une source du ministère de l'Energie. La Russie, avait quant à elle, décidé de prolonger jusqu'à fin décembre 2024 son programme de réduction de sa production de pétrole de 500000 barils par jour. Une initiative à laquelle s'est associée l'Algérie qui a décidé de prolonger sa réduction en août. «Comme nous l'avions annoncé en début juillet, l'Algérie réaffirme sa décision de poursuivre la baisse volontaire supplémentaire de sa production, de 20000 barils/j pour atteindre 940000 barils/j en août 2023», avait révélé le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab lors de la 49e réunion du Comité ministériel de suivi Opep et non Opep (Jmmc) qui s'est tenue le 4 août par visioconférence. «Cette réduction s'ajoute à celles décidées par le Royaume de l'Arabie saoudite et de la Russie pour la même période en vue de maintenir la stabilité du marché pétrolier», avait précisé le successeur de Abdelmadjid Attar. Les cours du pétrole profitaient aussi du retour de l'appétit pour le risque des investisseurs et de la faiblesse du dollar, après qu'un responsable de la Réserve fédérale américaine a estimé mardi que les taux de la Fed (Banque centrale US, Ndlr) pourraient rester stables lors de la prochaine réunion, en septembre, indiquait-on. Les achats de pétrole, libellés en dollar, sont en effet plus attractifs pour les investisseurs utilisant des devises étrangères, la dépréciation du billet vert augmentant leur pouvoir d'achat, précisait-on. Les investisseurs gardaient, cependant, le regard focalisé sur la publication hebdomadaire de l'état des stocks de brut américains.