L'or noir est à nouveau dans le vert. L'Arabie saoudite a décidé de manière unilatérale de poursuivre la réduction de sa baisse de production. L'Arabie saoudite va prolonger d'un mois la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, a annoncé jeudi le premier exportateur mondial de brut, poursuivant ainsi sa stratégie destinée à doper les prix en net recul. Cette réduction entamée en juillet continuera donc en septembre, et cette mesure pourrait encore être «prolongée» au-delà de cette période, voire «prolongée et renforcée», a précisé le ministère saoudien de l'Energie dans un communiqué. La Russie a ensuite emboîté le pas au Royaume. Le vice-Premier ministre Alexandre Novak a ainsi assuré que son pays, allait réduire ses exportations de 300.000 barils par jour en septembre. L'Arabie saoudite avait annoncé le 3 juillet qu'elle prolongeait la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, pour soutenir le prix du baril, en baisse. La réduction, qui a pris effet en juillet, se poursuivra en août et peut être prolongée au-delà de cette période, avait indiqué l'agence de presse officielle du royaume, Saudi Press Agency (SPA), se basant sur une source du ministère de l'Energie. La Russie, avait quant à elle, décidé de prolonger jusqu'à fin décembre 2024 son programme de réduction de sa production de pétrole de 500000 barils par jour, avait déclaré son vice-Premier ministre Alexandre Novak. Il faut rappeler que l'Opep et ses dix alliés dont la Russie avaient décidé de baisser leur production de 2 millions de barils par jour en octobre 2022, avant de récidiver le 3 avril 2023 avec une coupe supplémentaire de 1,6 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année en cours. L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mise surtout sur un rebond persistant de l'économie chinoise pour soutenir la croissance de la demande de pétrole au second semestre 2023 et en 2024, indique son dernier rapport mensuel publié le 13 juillet dernier. Les prix ne se sont pas fait prier pour rebondir nettement après avoir accusé un coup de pompe mercredi en dépit d'une baisse record des stocks américains qui ont chuté de 17 millions de barils, selon les données publiées par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA). Le rebond amorcé jeudi s'est poursuivi hier. À 14h00 heure algérienne le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre progressait de 34 cents pour se négocier à 85, 60 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre gagnait pour sa part 42 cents pour afficher 81,97 dollars. Les commentaires des experts sont allés bon train. «Le Brent a effacé une grande partie de ses baisses (du milieu de semaine) après que les titans de l'Opep+, l'Arabie saoudite et la Russie, ont convenu de poursuivre la baisse des niveaux de leur production en septembre», indiquait Han Tan, analyste pour Exinity. «L'Arabie saoudite fournit ainsi un plancher ferme pour les prix du pétrole», affirmaient de leur côté les analystes de DNB. Les interventions russes et saoudiennes ont «une fois de plus ramené l'attention du marché sur le resserrement du marché pétrolier», expliquait pour sa part John Evans, de PVM Energy. C'est dans cette conjoncture haussière des cours de l'or noir que s'est tenue, hier, par visioconférence, la 49e réunion du Comité ministériel de suivi Opep et non Opep (Jmmc) à laquelle a pris part le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Une rencontre consacrée à l'examen de la situation actuelle du marché pétrolier international et de ses perspectives d'évolution à court terme. Le Comité ministériel devait se pencher aussi sur la question du respect des niveaux de productions requis des pays de la déclaration de coopération (Opep+) au cours des mois de mai et juin 2023. Bilan qui tombe à point nommé...