« Cela se passe comme ça chez-nous, en Algérie ! » Un geste simple et combien honorable et généreux ! Ne dit-on pas que la santé n'a pas de prix ? Elle ne saurait être évaluée en monnaie. Pour étayer cet adage, citons nos boulangers, du moins la quasi majorité d'entre - eux, qui refusent d'encaisser le prix d'un pain « sans sel » que consomme quotidiennement une personne atteinte d'hypertension. Nombre de bienfaiteurs n'ont de cesse de passer « régulièrement chez le boulanger pour commander, en monnaie et espèces sonnantes et trébuchantes, une certaine quantité de pains sans sel afin qu'elle soit offerte gracieusement au client atteint de cette pathologie qui « achète » son pain chaque matin que Dieu fait, une «baguette» qu'il espère souvent « miraculeuse ». Certes, parfois ce sont les boulangers eux-mêmes qui s'adonnent à cette pratique existentialiste sincère. Mais la plupart du temps, ce sont des âmes charitables, croyantes, généreuses, qui le font, accomplissant ainsi un acte de bienfaisance anonyme au profit d'un « malade » tout aussi anonyme, quelle que soit sa situation financière. C'est là un acte de charité bien pensé, qui s'associe à une source morale ou spirituelle d'assistance, bien que dans ce cas, le bienfaiteur qui agit de façon anonyme, voit son acte de générosité multiplié. N'a-t-on jamais vu un citoyen se « débarrasser » d'un burnous ou d'un manteau juste pour vêtir un miséreux grelottant sous le froid ? Ou encore inviter un pauvre hère chez soi pendant le mois de Ramadhan au moment de la rupture du jeûne ?…Des exemples pareils sont légion, à travers les peuples de ce monde qui ne crèveront… jamais de faim !