Les USA ont tenté d'imposer leur hégémonie sur le monde depuis la chute du mur de Berlin en 1989. Qui se souvient de la liesse qui a accompagné la chute du mur le Berlin? L'Occident fêtait la fin du démembrement du bloc de l'Est comme un événement majeur. Voilà le monde enfin et définitivement débarrassé des pesanteurs des systèmes totalitaires pour un autre monde fait de justice, de démocratie, de paix et de liberté, pensaient-ils. Mais leur joie sera de courte durée, puisque le totalitarisme équilibré sera remplacé par un autre plus dangereux. Un mois à peine après la chute du mur de Berlin, George Bush père annonce le Nouvel ordre mondial (NOM) pour le siècle à venir. C'était à l'occasion du début du bombardement de Baghdad. Les Musulmans avertis ont saisi le message au vol. Ils ont compris la vraie signification du NOM, pendant que l'Occident applaudissait. Les radicaux ont trouvé dans l'armada «alliée» qui s'est déployée dans le Golfe, les éléments pour argumenter leur discours. Cela prouve à plus d'un titre que le soutien inconditionnel à Israël fait partie d'une politique américaine hostile envers le monde musulman. La première guerre du Golfe était donc annonciatrice d'une nouvelle époque. Le siècle prochain ne sera pas un siècle de paix. Ainsi en a décidé l'Amérique. Les thèses américaines sous les titres génériques de «Chocs des civilisations» ont mis à nu les desseins hégémoniques sur la région. Ben Laden est, à l'époque des faits, un bon citoyen saoudien ne cultivant aucune animosité envers les USA. Il était leur allié. Le déploiement de l'armada américaine en terre d'Islam a provoqué le déclic. Désormais, «le djihad de la CIA» sera retourné contre l'Amérique. En 1998, deux attentats spectaculaires ciblent les ambassades américaines à Nairobi et Dar Essalem. Oussama Ben Laden s'exprimera sur la chaîne Al Jazeera pour justifier ce double attentat qui démontre la capacité d'Al Qaîda à préparer des attentats de cette envergure. Sans ambages, il déclare la guerre à l'Amérique et ses alliés et appelle les musulmans à soutenir sa cause. Lorsque Bush junior arrive à la Maison-Blanche, les «faucons» redoublent de férocité, le pressant d'en finir avec Saddam. Les attentats du 11 septembre 2001 mettent un terme aux hésitations. L'Administration Bush déclare la guerre au «terrorisme» international. Elle envahit l'Afghanistan avec le concours des Alliés qui cèderont progressivement le terrain aux forces de l'Otan. Sous le prétexte d'une guerre préventive, Bush décide de coloniser l'Irak en transgressant les règles élémentaires du droit international. Il fait main basse sur le pétrole irakien. On retourne à un autre âge qu'on croyait révolu. Au «terrorisme» de Ben Laden, Bush oppose un «terrorisme» plus vaste et plus redoutable. Les événements du 11 septembre ont réveillé les consciences. La démocratie à l'américaine, exportable dans des porte-avions et des chars, est matérialisée en Irak. La dernière incursion israélienne au Liban et sa déroute historique apporte un argument supplémentaire aux fanatiques de Ben Laden. Ce dernier commémore le cinquième anniversaire du 11 septembre en diffusant un long métrage sur les préparatifs de l'opération qui a bouleversé le monde. Le sénat américain fait monter le prix de sa tête de 25 à 200 millions de dollars. Ben Laden rit sous sa barbe. La guerre au «terrorisme» ou à l'«Islam» -cela dépend de quel côté de la barrière on se situe- a échoué. Où faut-il alors caser le Hezbollah? Nasrallah est devenu l'idole du monde arabo-musulman. La guerre au «terrorisme», version américaine, sera longue et coûteuse.