La Russie qui tente d'arracher au Conseil de sécurité de l'ONU un «appel commun» à un cessez-le-feu humanitaire a haussé le ton, hier, face à un bloc occidental totalement aligné sur Israël. Moscou accuse les Etats-Unis de porter» largement la responsabilité de la guerre imminente au Moyen-Orient» et pointe également la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dont la sujétion est totale envers l'Etat hébreu. Le projet de résolution russe a évidemment peu de chance, une fois sur la table, d'être validé par les membres occidentaux du Conseil, voir d'autres pays non permanents. «Nous sommes convaincus que le Conseil de sécurité doit agir pour mettre un terme à ce bain de sang et relancer des négociations de paix dans le but d'établir un Etat palestinien, comme c'est prévu depuis longtemps», a insisté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, au terme de la deuxième réunion à huis clos tenue vendredi au siège des Nations unies pour examiner la «situation humanitaire» à Ghaza que l'armée sioniste bombarde sans cesse depuis huit jours, infligeant d'immenses dégâts à la ville et des morts par centaines à la population. «Dans cette optique, rappelle le diplomate russe, nous avons fait circuler un projet de résolution du Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu humanitaire, pleinement respecté, et à une aide humanitaire sans entrave et qui condamne toutes les violences et tous les actes de terrorisme», a-t-il précisé. Le texte transmis aux médias parle bien d'un «cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et pleinement respecté» tout en condamnant «fermement toutes les violences et les hostilités envers les civils et tous les actes de terrorisme». Les Etats-Unis ont aussitôt agité le veto au motif que le Hamas n'y est pas nommément désigné comme ils le veulent depuis plusieurs jours, sommant le Conseil de sécurité de dénoncer les «actes terroristes odieux» du mouvement palestinien en faisant abstraction des crimes quotidiens commis, depuis des années, par l'armée sioniste et les colons juifs extrémistes en Cisjordanie occupée et à El Qods-Est, en toute impunité. La réaction de Moscou qui a souligné que certains Etats membres ont été «positifs» sur la proposition et d'autres «beaucoup moins» n'a pas eu besoin d'entrer dans les détails pour qu'on sache d'où peut venir l'entrave. Le fait de reprocher aux Occidentaux la lourde responsabilité d'une situation de crime contre l'humanité et de grave atteinte aux droits humains élémentaires s'avère explicite. Reste que la menace d'une guerre imminente dans la région du Moyen-Orient, évoquée par la diplomatie russe, n'est pas une simple éventualité au moment où l'armée sioniste s'apprête à franchir un nouveau palier de l'horreur avec une attaque terrestre massive pour détruire ce qui reste d'une population civile majoritairement blessée et acculée au désespoir.