Américains et Russes continuent à se livrer bataille sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations unies, alors que les violences se poursuivent dans ce pays avec leur lot de victimes au quotidien. Le Conseil de sécurité s'est à nouveau retrouvé bloqué jeudi, car ne parvenant pas à un résultat concret sur la question d'une trêve humanitaire en Syrie où la situation dans des zones comme la Ghouta orientale, près de Damas, est critique. Visages fermés, sombres... plusieurs ambassadeurs des quinze pays membres du Conseil sont sortis d'une réunion à huis clos demandée par la Suède et le Koweït, sans un mot pour les médias. "Pas de commentaire", a lâché le représentant français, François Delattre. "C'est terrible", a concédé un diplomate d'un autre pays européen. Mardi, les représentants des différentes agences de l'ONU basées à Damas avaient réclamé "une cessation immédiate des hostilités pour au moins un mois, dans toute la Syrie". L'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia, parmi les premiers représentants à quitter la réunion du Conseil jeudi, a affirmé qu'un cessez-le-feu humanitaire "n'était pas réaliste". "La situation humanitaire sur le terrain n'a pas varié depuis le mois dernier", a-t-il avancé. "Nous aimerions voir un cessez-le-feu, la fin de la guerre mais les terroristes, je ne suis pas si sûr qu'ils soient d'accord", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU aux Affaires humanitaires Mark Lowcock a refusé de répondre aux médias. De son côté, l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a qualifié "d'inadmissibles et criminels" des raids de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie qui ont fait plus de 100 morts dans la province de Deir Ezzor. Le diplomate a indiqué jeudi avoir émis une protestation à ce sujet dans la matinée lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire en Syrie. "C'était inadmissible quelles que soient les raisons avancées", a déclaré à des journalistes Vassily Nebenzia. Il a ajouté avoir dit aux Américains qu'ils étaient en Syrie illégalement. "Ils n'y ont pas été invités", a-t-il ajouté. "Ils affirment qu'ils y combattent le terrorisme international mais on voit bien que cela va au-delà", a aussi déclaré le diplomate russe. "S'attaquer à ceux qui combattent le terrorisme international sur le terrain en Syrie est criminel", a-t-il insisté. Les Etats-Unis ont affirmé que leurs raids mercredi venaient en riposte à une attaque contre le quartier général d'une coalition arabo-kurde soutenue par Washington. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité de l'ONU, la Syrie a souligné que "cette nouvelle agression constituait un crime de guerre et un crime contre l'humanité et confirmait la nature ignoble des intentions américaines à l'égard de la Syrie et de sa souveraineté". Mise sur pied en 2014 pour combattre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique en Irak et en Syrie, la coalition dirigée par les Etats-Unis a bombardé à plusieurs reprises des troupes fidèles au régime syrien. Merzak T./Agences