Il y a une pénurie de légumes secs. On ne trouve sur le marché ni pois chiches ni lentilles, ni haricots, même aux prix où ils se vendaient librement. Quant aux points de vente ouverts par la Ccls dans un grand nombre de communes, il ne faut pas espérer en trouver. Eux aussi sont à sec... Mais que s'est-il réellement passé? Pourquoi tout à coup cette crise? Le directeur de la Ccls à qui nous avons posé la question a éprouvé quelque difficulté à répondre. Pour lui si on en est là, c'est parce qu'il y a eu une consommation effrénée des légumes secs en été. On était en juillet et aout, et nos comportements alimentaires sont restés les mêmes qu'au printemps ou en hiver, c'est-à-dire à continuer à manger des produits hautement calorifères, contrairement à nos habitudes qui incitaient à un régime à base de légumes verts et de fruits. L'autre explication et qui est d'ordre tout aussi spéculatif est que les gens, encouragés par la baisse des prix fixés par l'Etat et qui a réagi par rapport à ceux, excessifs, des détaillants, y ont vu une aubaine et se sont mis à acheter, non pour consommer, mais pour stocker, accumuler, se doutant, dans une sorte de préscience, que cela ne durerait pas. Toujours est-il que, les choses étant ce qu'elles sont, l'Etat a voulu remédier à cette situation en décidant de puiser dans ces stocks de réserves d'un an. L'Etat, dont c'est le rôle, intervient donc pour la seconde fois, pour remettre de l'ordre sur le marché ainsi perturbé. Or, cette fois, au lieu de tenir éloignés les grossistes qui l'alimentent et les commerçants qui assurent la vente des produits manquants, ils seront au coeur de cette action de régulation, La seule différence est que, cette fois, instruit par le passé, l'Etat mettra en place les mécanismes nécessaires afin que les produits ne manquent jamais, ni que les prix fixés définitivement n'augmentent. C'est ainsi que devront être comprises les instructions du Premier ministre qui a repris, en boucle, les orientations agricoles données par le président de la République, lesquelles instructions visent à la production nationale et à l'autosuffisance. Pour encourager la production nationale, notamment les légumes secs, selon le responsable de la Ccls qui citait le directeur général de l'Oaic lors d'une réunion qui a rassemblé lundi dernier, à Alger, tous les directeur, des Ccls, l'Etat accorde pour l'année 2023-2024 une prime de 20 000 DA à l'hectare pour les superficies cultivée qui n'excèdent pas les 60 ha. Concernant l'autosuffisance, si le directeur de la Ccls de Bouira assurait que pour ce qui est de la semence, la coopérative est prête à fournir tout ce dont les céréaliers auront besoin lors de la prochaine campagne labours-semailles, il reste que pour ce qui est des légumes secs, l'Algérie demeure largement tributaire, important le riz du Brésil, les pois chiches du Canada, les haricots d'Egypte et les lentilles du Mexique. Et cette dépendance pour certains produits alimentaires préoccupe au plus haut point nos responsables politiques qui cherchent à renverser la vapeur par l'encouragement de la production nationale, seul et unique moyen d'enrayer les crises, comme celle que nous connaissons actuellement avec les légumes secs, et d'éviter l'importation de produits que nous pouvons cultiver nous-mêmes. Ainsi s'explique clairement, les orientations agricoles données cette année par le président de la République, ainsi que les soucis du gouvernement et du ministre de l'Agriculture qui mettent en oeuvre une politique de sécurité alimentaire totale. Pour revenir à la situation qui prévaut dans le pays en matière de légumes secs, le directeur de la CCcls a promis, grâce à l'intervention rapide de l'Etat, un retour à la normale d'ici à la fin du mois.