Alors qu' «une catastrophe humanitaire inédite» a lieu à Ghaza, selon une agence onusienne, et qu'Israël poursuit ses massacres sans retenue contre des populations civiles, la communauté internationale redoute une escalade régionale du conflit qui entame sa deuxième semaine. Avec les sorties médiatiques de Téhéran qui a haussé le ton, hier, les craintes se sont renforcées. En visite au Qatar, hier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a averti d'un possible «élargissement du conflit». «L'Iran ne peut pas rester les bras croisés» face à la situation à Ghaza, a martelé le ministre des Affaires étrangères iranien, dans une interview à la chaîne qatarie Al Jazeera, en affirmant que les Etats-Unis seraient également affectés en cas d'embrasement dans la région. «Si les attaques du régime sioniste contre la population sans défense de Ghaza se poursuivent, personne ne peut garantir le contrôle de la situation», a avertit le chef de la diplomatie iranienne laissant entendre clairement qu'on est à deux doigts de l'explosion de la poudrière du Moyen-Orient. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, interviewé par la chaîne CBS a saisi au vol les déclarations de Téhéran, affirmant qu'il existe «un risque d'escalade à ce conflit, d'ouverture d'un second front au nord, et bien sûr d'implication de l'Iran». Interviewé, hier sur NBC, l'influent sénateur républicain Lindsey Graham a lancé un avertissement envers Téhéran. «Si vous cherchez à envenimer cette guerre, vous nous trouverez.» Avec les mêmes craintes d'escalade, la conseillère spéciale de l'ONU sur la prévention des génocides, Alice Wairimu Nderitu, a évoqué, hier, dans un communiqué le «risque très grave d'une escalade militaire dans la région». À la frontière avec le Liban, les affrontements meurtriers se multiplient entre le Hezbollah et l'armée sioniste. «Un degré de plus sur l'échelle de l'escalade. Un petit degré, mais dans ce genre de situation les petits détails ont une énorme importance», a prévenu sur le réseau X le spécialiste d'International Crisis group (ICG) Heiko Wimmen. Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin avait annoncé, avant-hier, l'envoi par les Etats-Unis d'un second porte-avions en Méditerranée orientale, afin de «dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre». Ces échanges «d'hostilités» par déclarations interposées mettent aux prises les Etats-Unis et l'Iran. Sur le pied de guerre, Washington n'abandonne pas le front diplomatique. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a entamé avant-hier, une tournée dans six pays arabes (Jordanie, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Egypte). Comme ses alliés européens, Washington cherche surtout pour l'heure à éviter l'ouverture d'un deuxième front avec le Hezbollah. Réussira-t-il à convaincre avec une politique du deux poids, deux mesures. Aucune déclaration condamnant les crimes commis par Israël à Ghaza n'est sorti de la bouche des responsables américains. À l'exception du Moyen-Orient, peu de régions au monde suscitent autant d'ingérences et représentent autant d'enjeux géostratégiques de la part des puissances internationales. Il est vrai que les ressources énergétiques suscitent toutes les convoitises mais il est tout aussi vrai que les causes principales de l'instabilité et des violences que cette région n'a cessé de connaître sont directement liées aux exactions que commet en toute impunité l'entité sioniste. Les horreurs qu'elle engendre par ses bombardement aveugles sur des populations civiles sont inqualifiables. À Ghaza, l'aviation a tué plus de 2 450 personnes, dont plus de 700 enfants et fait plus de 9 200 blessés, selon les autorités locales. Israël a affirmé en outre avoir retrouvé les corps de 1 500 combattants du Hamas à sa frontière avec la bande de Ghaza et dans les zones alentour. L'armée sioniste a déversé 4 000 tonnes d'explosifs en quelques jours sur Ghaza.