A tort ou à raison, certains avaient voulu cantonner le Haut commissariat au développement de la steppe dans de simples actions visant à la préservation de la steppe en protégeant les nappes alfatières, la production de plantes fourragères telles que l'atriplex. Cette vision est complètement erronée puisque le HCDS, en quelques années d'existence, vient de prouver, réalisations à l'appui, qu'il est une véritable autorité, institution qui vise au développement intégré d'une partie importante du territoire national. Les dernières actions qu'il a initiées concernent 16 wilayas. Ainsi, au titre de la seule opération «création et extension de vergers agricoles», les critères d'intervention sont un souci d'objectivité. Par ailleurs, les zones choisies doivent répondre le mieux aux exigences agroclimatiques des espèces retenues et présenter des sites où l'irrigation est possible soit par des ouvrages privés (forages et puits) ou par des ouvrages réalisés par le HCDS (retenues collinaires, djoubs, sources...) Pour prétendre au bénéfice de ce programme, il faut être motivé et demander tout simplement l'intégration au programme d'agriculture fruitière, ou mieux avoir participé aux anciens programmes. Le HCDS s'engage à fournir les plants fruitiers et à assurer leur transport de la pépinière jusqu'à leur lieu de plantation, les travaux du sol et d'entretien, l'irrigation et la fertilisation étant assurés par l'agriculteur. Le HCDS supervise le suivi. Rappelons qu'il y a, à peine deux décennies, l'arboriculture en milieu steppique, était considérée comme une vue de l'esprit. Or, depuis plus de 5 ans, les marchés de gros de l'Oranie et du Centre sont alimentés en fruits - surtout l'abricotier dit «louzi», à partir de M'sila et El-Maâdher (Bou-Saâda). Pour les non-initiés, El Maâdher est une zone, ayant la forme d'un triangle équilatéral de 70km de côté, où tout se cultive, de la pomme de terre, aux fruits de toutes sortes. Devant la qualité des produits, ce sont les Oranais, les Algérois, les Kabyles et les Constantinois qui viennent acheter les produits sur pied. Les chambres froides commencent à apparaître. Ce qui n'était que dunes de sable est devenu une oasis au spectacle féerique. Pour le responsable du HCDS: «Avant de fixer le sol ou les plants, il faut fixer, l'homme qui est la finalité de tout. Pour revenir à des termes plus techniques, quatre objectifs doivent être atteints: fixation des sols par l'intégration des cultures pérennes et rustiques, la diversification des ressources de revenus des agriculteurs, l'augmentation de la production agricole et animale par l'augmentation de la fertilité des sols et leur teneur en matière organique et enfin l'exploitation rationnelle et rentable de l'espace par l'introduction de la variabilité de culture (association arboriculture - culture fourragère)». Outre le suivi méthodique des exploitations privées, le HCDS a organisé une journée d'études consacrée à l'arboriculture, à laquelle ont été conviés les professionnels du secteur et, bien entendu, les fellahs qui, par tradition, sont conservateurs, mais qui ont été subjugués par l'intervention remarquable et remarquée de Melle Mazouz Sabrina, ingénieur en charge du «dossier arboriculture». Aujourd'hui, l'arboriculture, dans cette wilaya, n'est plus une utopie, c'est un atout économique majeur. Contacté, le chef de département chargé de la mise en valeur, M. Djamel Sokhal a affirmé: «D'abord, ce sont les arbres qui ont poussé, aujourd'hui, ce sont les chambres froides et les entrepôts frigorifiques, dans peu de temps, ce seront les conserveries et, à moyen terme attendez-vous à l'exportation». En somme, tout un programme.