Ce projet a permis de financer 9,8 millions de journées de travail. La Banque mondiale a rendu public, ce week-end, le rapport sur l'emploi rural en Algérie. Le projet, lancé en 2002, financé à hauteur de 73% par cette institution monétaire internationale, avait pour principal objectif de générer et de stimuler de manière durable l'emploi rural dans les zones pauvres du nord-ouest de l'Algérie. Quatre wilayas ont été retenues; l'on cite Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara et Aïn Temouchent, étant parmi les plus affectées, 67 communautés rurales avaient été sélectionnées. Le panel d'évaluation de la Banque indique qu'il est assuré que les résultats des opérations seront durables sur le long terme, «malgré des cadres juridiques et administratifs imparfaits pour des développements décentralisés». Parmi les résultats défendus par la BM, l'on retient la réduction de l'érosion, en permettant de réaliser 14.210 ha de reboisement (avec un taux de survie des plants de plus de 80%). «De plus, le projet a permis la réalisation de 5796 ha de travaux sylvicoles consistant en l'entretien de massifs forestiers abandonnés pendant plusieurs années à cause de l'insécurité, rendant ces massifs à nouveau accessibles pour le pâturage et l'usage communautaire». Concernant le développement agricole, qui a bénéfice de 53,24 millions de dollars, ce projet a permis l'amélioration foncière sur 12.529 ha, la plantation de 46.046 ha d'arbres fruitiers et de 6034 ha de vignes. «Tous les objectifs initiaux ont été atteints voire largement dépassés. Plus des trois quarts de la superficie totale plantée en arbres fruitiers et en vignes l'ont été en remplacement de cultures céréalières qui avaient des faibles rendements et une faible valeur monétaire et qui exigeaient des pratiques culturales accentuant l'érosion des sols», ajoute le document. La construction de petites retenues collinaires, de fonçage de puits et de sources pour fournir de l'eau pour la consommation humaine et animale et de madjens (systèmes traditionnels de collecte de l'eau de pluie) aux fins d'irrigation de complément, serviront à la mobilisation des ressources en eau dans ces régions défavorables. Par ailleurs, 2 millions d'euros ont été débloqués pour la promotion de la femme rurale, 2,10 pour le développement institutionnel. Le projet a réussi à générer et à stimuler l'emploi rural dans ces zones d'intervention grâce à l'adoption de techniques à forte intensité de main-d'oeuvre. Il a financé 9,8 millions de journées (soit l'équivalent d'environ 41.000 années) de salaire. Il a principalement favorisé les jeunes ruraux qui étaient au chômage ou sous-employés et a généré des revenus liquides de quelque 3,4 milliards de DA (46 millions d'euros). Le projet a aussi encouragé l'émergence de 239 petites et moyennes entreprises locales à qui ont été attribuées les trois quarts de la valeur totale de tous les marchés et qui ont assuré un emploi à plein temps à environ 1100 personnes par an. Après la clôture du projet, grâce à l'expérience acquise, ces entrepreneurs partent maintenant travailler sur d'autres projets et programmes tels que le Pndar et le Ppdr ou pour le secteur privé. En plus de la création d'emplois temporaires à travers l'exécution des travaux d'investissement et d'infrastructure, le projet a généré des emplois et des revenus à vocation pérenne. Les investissements agricoles, créés à travers ce programme, ont généré de nouveaux emplois de longue durée pour environ 30.000 exploitants. Les rendements des nouvelles cultures arboricoles (arbres fruitiers) ont permis de dégager 300.000DA/an en termes de profit net plus les salaires payés à la main-d'oeuvre recrutée. La composante dynamique de la promotion des femmes rurales a permis aux femmes de trouver des opportunités d'emploi et de revenus de longue durée par l'intermédiaire des unités de production à petite échelle créées dans le cadre du présent projet, en particulier l'apiculture et l'élevage de volaille. L'apiculture emploie environ 300 personnes/an et produit des revenus de 130.000 DA/an pour une unité de cinq ruches. «Le projet est devenu en réalité une partie d'un processus plus général de développement participatif qui trouve des appuis à tous les niveaux de l'administration, tant dans la capitale que dans les provinces». Le gouvernement prévoit d'étendre, les approches démontrées avec succès dans le projet, à de nouvelles zones supplémentaires. Préparé avec l'assistance de la Banque mondiale, un deuxième projet d'emploi rural PER II est actuellement en cours d'exécution. Il couvre plusieurs wilayas du centre du pays.