Photo : Sahel De notre correspondant à Tlemcen Chawki Feth Allah Le rapport sur l'emploi rural en Algérie publié par la Banque mondiale (BM) indique que les objectifs fixés par le projet qu'elle a financé à hauteur de 80% ont été atteints dans les wilayas du nord-ouest du pays qui sont Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara et Aïn émouchent. Ces régions sont parmi les plus affectées par la pauvreté. 67 communes rurales avaient été sélectionnées pour le projet. Le panel d'évaluation de la BM indique qu'il est assuré que les résultats des opérations seront durables sur le long terme, malgré des cadres juridiques et administratifs imparfaits pour des développements décentralisés. Parmi les résultats défendus par la BM, on retient la réduction de l'érosion dans ces zones du nord-ouest de l'Algérie, en réalisant 14 210 ha de reboisement, ce qui donne un taux de survie des plants de plus de 80%. De plus, le projet a permis la réalisation de 5 796 ha de travaux sylvicoles consistant en l'entretien de massifs forestiers abandonnés pendant plusieurs années à cause de l'insécurité, rendant ces massifs à nouveau accessibles pour le pâturage et l'usage communautaire. Concernant le développement agricole, qui a bénéficié de 53,24 millions de dollars, ce projet a permis l'amélioration foncière sur 12 529 ha, la plantation de 46 046 ha d'arbres fruitiers et de 6 034 ha de vigne. Tous les objectifs initiaux ont été atteints, voire largement dépassés, affirme le rapport de la BM. Plus des trois quarts de la superficie totale plantés en arbres fruitiers et en vigne l'ont été en remplacement de cultures céréalières ayant de faibles rendements et une faible valeur monétaire et qui exigeaient des pratiques culturales accentuant l'érosion des sols, ajoute le document. La construction de petites retenues collinaires, le fonçage de puits et de sources pour fournir de l'eau pour la consommation humaine et animale et de madjens (systèmes traditionnels de collecte de l'eau de pluie) aux fins d'irrigation de complément, serviront à la mobilisation des ressources en eau dans ces régions défavorisées. Par ailleurs, 2 millions d'euros ont été débloqués pour la promotion de la femme rurale et 2,10 millions pour le développement institutionnel. Le projet a réussi à générer et à stimuler l'emploi rural dans ces zones d'intervention du nord-ouest de l'Algérie, grâce à l'adoption de techniques à forte intensité de main-d'œuvre. Il a financé 9,8 millions de journées (soit l'équivalent d'environ 41 000 années) de salaire. Il a principalement favorisé les jeunes ruraux qui étaient au chômage ou sous-employés et a généré des revenus liquides de quelque 3,4 milliards de dinars. Le projet a aussi encouragé l'émergence de 239 petites et moyennes entreprises locales, auxquelles ont été attribués les trois quarts de la valeur totale de tous les marchés, et qui ont assuré un emploi à plein temps à environ 1 100 personnes par an. Après la clôture du projet, grâce à l'expérience acquise, ces entrepreneurs partent maintenant travailler sur d'autres projets et programmes tels que le PNDRA et le PPDR ou dans le secteur privé. 12 millions d'euros pour fixer les populations à Tlemcen A Tlemcen, ce projet de développement s'inscrit dans la politique du FIDA et du gouvernement algérien en matière de réduction de la pauvreté rurale. Un accord de prêt de 11,8 millions de dollars a été accordé à la wilaya de Tlemcen par le FIDA dans le cadre du développement des zones de Traras et Sebaa Chioukh. Le projet, (2008-2015) vise les zones montagneuses, et permettra à plus de 60 000 habitants de sortir de la pauvreté et ce, à travers d'éventuelles opérations d'exploitation et de désenclavement de toute cette contrée. Cela dit, le projet améliorera les conditions de vie et la gestion des ressources avec une batterie d'initiatives. Le fonds concentre ses efforts sur trois zones agro-écologiques où l'incidence de la pauvreté est supérieure à la moyenne nationale et où les possibilités d'activité en dehors de l'agriculture sont limitées, visant les régions montagneuses du Nord, les steppes et les zones sahariennes du Sud ainsi que sur le sous-secteur de la pêche artisanale. Il s'agit surtout de répondre aux besoins fondamentaux du groupe ciblé et à ses aspirations en créant un environnement favorable à la croissance et en renforçant la prise en compte de leur situation spécifique moyennant une action de développement au niveau des terroirs, de promouvoir une planification et une exécution décentralisées des activités en aidant à créer et renforcer des institutions locales et des organisations à la base. A Tlemcen, le projet s'inscrit dans la politique du FIDA et du gouvernement en matière de réduction de la pauvreté rurale, caractérisée par la priorité accordée aux petits exploitants agricoles, aux jeunes chômeurs et aux femmes rurales. Il répond aussi à la stratégie de développement rural durable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dont l'un des piliers est le développement rural de proximité. Le but est de favoriser le développement des régions montagneuses où la pauvreté est très répandue, que ce soit à Sebaa Chioukh ou Traras. Le projet aidera à mettre à l'essai et valider diverses modalités et approches qui permettront de développer ultérieurement les activités qui concernent les ruraux pauvres, notamment la décentralisation de la prise de décision, la création d'institutions de proximité travaillant en faveur des pauvres et l'accès des ruraux pauvres à des ressources telles que la terre, l'eau et les services financiers. La zone du projet, qui s'étend sur plus de 145 000 hectares, est située dans une région montagneuse du nord de la wilaya de Tlemcen. Elle comprend les monts cités plus haut où se regroupent 17 communes et plusieurs dechras, ciblant de ce fait quelque 200 000 ruraux installés dans le cercle du projet. Ces derniers bénéficieront directement ou indirectement des activités. Les bénéficiaires directs seront des ménages pauvres vivant entièrement ou en partie d'une petite exploitation. Il s'agira d'améliorer les conditions de vie et de travail, surtout au sein de la communauté des jeunes filles possédant une compétence professionnelle et souhaitant se lancer dans une activité extra-agricole rémunératrice ; d'autant que c'est bénéfique pour les chômeurs désireux de créer une microentreprise ou d'acquérir une formation dans diverses activités agricoles ou non agricoles, surtout si l'on sait que l'étude sur le terrain concernant le chômage a révélé un taux dépassant les 40%. Parmi les grands projets, on note la mobilisation des ressources hydriques avec la réalisation de plus de 220 points d'eau, de 160 bassins, d'environ 50 serres ainsi que l'aménagement d'une centaine de sources. Aussi, on prévoit l'aménagement de 1 000 ha de banquettes, plantations fruitières de 160 ha, la remise en état de 200 km de pistes ainsi que l'amélioration pastorale et le développement de l'élevage.