Après les Américains, une délégation de députés anglais effectue une visite d'une semaine à Alger. Le Parlement algérien est-il à l'heure anglo-saxonne? Une question qui s'impose d'elle-même, au vu, d'une part, de la visite à Alger de parlementaires américains et britanniques, et d'autre part, du débat qui s'installe dans le sillage de la prochaine révision de la Constitution. En effet, la polémique régime présidentiel-régime parlementaire, accrédite la thèse de l'alignement de l'Algérie sur le système américain, qui privilégie le système présidentiel, contrairement au système hérité du colonialisme, à savoir le système parlementaire. Tout porte à le croire, puisque même le président de l'APN, Amar Saâdani, avait, à l'occasion d'un atelier de formation sur l'élaboration des lois, organisé au profit des membres, fonctionnaires et assistants techniques du Parlement, indiqué dans son allocution que cette session de formation constitue «une aubaine aussi bien pour l'Algérie que pour les Etats-Unis», en tant que «partenaires dans un projet commun», afin de procéder à un «»échange de connaissances et d'expériences en matière législative», considérant qu'il s'agit là d'un «pas important dans la promotion du système parlementaire algérien». Avant de mettre l'accent, et c'est là un fait majeur, sur la révision de la Constitution, laquelle, estime Saâdani, «permettra de consolider les fondements de l'Etat algérien et garantir sa pérennité». Cette session de formation s'inscrit dans le cadre du programme de coopération établi par le Parlement algérien et le Congrès américain des conseils législatifs. D'importants thèmes sont inscrits à l'ordre du jour de cet atelier, portant notamment, sur la comparaison entre les missions et le rôle des fonctionnaires parlementaires algériens et leurs pairs du Congrès américain, ainsi que sur l'élaboration et la rédaction des rapports destinés à l'exploitation parlementaire. Il s'agit, également, d'examiner les relations entre fonctionnaires parlementaires et députés. Par ailleurs, l'installation, en juillet dernier à Washington, du caucus Algérie du Congrès des Etats-Unis, entre dans le cadre de cette stratégie de redéploiement de l'appareil diplomatique algérien. Plus qu'un groupe parlementaire d'amitié ou un lobby, le caucus se veut un regroupement de parlementaires, membres des deux chambres du Congrès des Etats-Unis, toutes tendances politiques confondues, qui ont à coeur de donner aux relations algéro-américaines une réelle impulsion. Les parlementaires britanniques sont aussi de la partie, puisque une délégation de députés anglais effectue, à partir d'aujourd'hui, une visite d'une semaine à Alger. La délégation est composée du groupe parlementaire d'amitié Royaume-Uni-Algérie et du groupe parlementaire britannique au sein de l'Union interparlementaire (UIP), apprend-on de sources parlementaires britanniques. La délégation parlementaire sera conduite par le député Stuart Bell, chef du groupe parlementaire d'amitié Royaume Uni-Algérie, dont la cérémonie de création officielle a été présidée par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite au Royaume-Uni, en juillet 2006. Il sera procédé, à l'occasion de la visite de la délégation parlementaire britannique, à l'installation officielle du groupe parlementaire d'amitié Royaume-Uni-Algérie, au siège de l'Assemblée populaire nationale (APN). A noter que le chef de l'Etat a, lors de sa dernière visite au Royaume-Uni, encouragé la «diplomatie parlementaire» comme moyen pour consolider les liens entre les élus des deux peuples. En somme, la succession de délégations parlementaires américaines et britanniques en Algérie conforte la thèse d'une refonte radicale du système parlementaire algérien, qui à l'état actuel, ne répond pas aux normes législatives requises.