Le Dr Benaïssa a sillonné les zones les plus reculées pour expliquer cette démarche participative. Le président de la République a particulièrement mis l'accent, avant-hier, sur la politique du renouveau rural que l'Algérie a adopté depuis quelques années. «L'émergence, dans le contexte national actuel, de la question du développement rural n'est pas fortuite. Elle est la résultante de la mutation économique et sociale du pays. Elle découle de la nécessité de s'adapter aux exigences de cette mutation pour en contenir les effets pervers ou indésirables et promouvoir une autre image du monde rural», a déclaré le président Bouteflika à partir de La Havane où se déroulait le sommet des Non-alignés. Interrogé par L'APS sur cette démarche, le président a expliqué que cette stratégie met l'accent sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux, le rétablissement des équilibres écologiques et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, considérées comme des axes prioritaires en matière de développement rural. «La politique du renouveau rural propose les démarches appropriées visant la prise en charge de la problématique du développement rural» a-t-il dit avant de rappeler les deux aspects essentiels qui guident cette démarche. Il s'agit, notamment, du déséquilibre entre les ressources naturelles limitées et fragiles et une pression sociale forte, d'une part, et du développement rural à promouvoir, d'autre part. Depuis plus de quatre années, le ministre délégué chargé du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa, s'est constitué comme avocat de cette politique. Il a été un défenseur acharné de ce projet lancé loin des salons feutrés d'Alger. Ce technocrate accompli a été l'un des principaux concepteurs de ce projet. Loin des luttes et des clivages politiques, M.Benaïssa et son équipe ministérielle, très réduite, ont sillonné les zones les plus reculées du territoire national, expliquant avec un rare sens de la pédagogie cette démarche participative. En quelques années, le greffon a pris. Des résultats palpables commencent à apparaître même si le chemin est encore long. La Banque mondiale qui n'a pas l'habitude de faire des cadeaux dans l'évaluation des projets a été très satisfaite des progrès accomplis dans l'emploi rural, notamment au niveau des zones nord-ouest de l'Algérie. Dans son rapport, rendu public, il y a quelques jours, cette institution financière internationale a fait remarquer que «l'érosion a été réduite, le développement agricole a fait un saut qualitatif, la construction des petites retenues collinaires, de puits et de sources s'est améliorée dans les zones défavorisées, la promotion de la femme rurale a eu des résultats probants et enfin cette démarche a permis l'émergence de 239 entreprises uniquement dans quatre wilayas permettant la création de quelque 1100 emplois chaque année». En termes d'espaces, il faut relever que 979 communes, sur les 1541 que compte le pays, sont considérées comme totalement rurales. Elles se répartissent comme suit: 622 communes sur 1071, soit 58% dans les wilayas du Nord, 246 communes sur 360, soit 68% dans les wilayas des Hauts-Plateaux, et 111 communes sur 164, soit 67% dans celles du Sud. Estimée à 13,3 millions à la fin 2005, cette population constitue un véritable gisement de main-d'oeuvre et de capacités créatrices maintenant que la sécurité règne dans ces espaces.