Ce n'est pas la première fois que le président américain se montre élogieux à l'égard de notre pays. «Certains des changements qui interviennent au Moyen-Orient se produisent progressivement, mais ils sont bien réels», l'affirmation est du président des Etats-Unis, G.W.Bush, lors de son intervention, mardi dernier, devant l'assemblée générale des Nations unies. Le premier exemple cité est l'Algérie, qui d'après lui «a tenu sa première élection présidentielle à laquelle se présentaient plusieurs candidats et les militaires sont restés neutres». Ce n'est pas la première fois que le président américain se montre élogieux à l'égard de notre pays, notamment par rapport au processus de démocratisation, ainsi qu'a son rôle dans la lutte antiterroriste, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. La participation de l'Algérie, aussi bien dans le cadre de l'Otan que des manoeuvres conjointes avec l'armée américaine dans la région du Sahel, justifie l'appréciation du président Bush, qui reconnaît, ainsi implicitement que les thèses de l'Algérie, quant au caractère transfrontalier du terrorisme, se sont vérifiées après les attentats de New York et de Washington. Pourtant, quelques années auparavant, les Etats-Unis s'étaient transformés en véritable base arrière à des chefs terroristes, qui, à partir de la capitale américaine, revendiquaient les carnages perpétrés quotidiennement en Algérie. C'est cette même Algérie, qui, aujourd'hui, est en voie de parachèvement de l'un des plus importants projets de son histoire, à savoir le rétablissement de la paix et de la stabilité. Au point de pardonner à ceux qui avaient pris les armes contre le peuple, en leur permettant de s'intégrer dans la société. C'est ce qui fait aussi la spécificité d'un pays pour qui la démocratie est le résultat d'un long processus de combat et de sacrifices. Même si l'intervention du chef de la Maison-Blanche devant l'assemblée générale de l'ONU, a été une occasion pour vanter l'«oeuvre» de démocratisation initiée par les Etats-Unis, à travers le projet du Grand Moyen-Orient. Tout en rassurant les musulmans qu'il n'y a pas de guerre contre l'islam, contrairement à la «propagande d'extrémistes», le maître de la Maison-Blanche a fait voeu de soutenir les dirigeants démocratiques et les réformateurs modérés au Moyen-Orient. A noter que le président américain a axé son discours, outre sur le projet du Grand Moyen-Orient, sur la lutte contre le terrorisme. D'ailleurs, de prime abord, l'orateur, qui a choisi le cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre comme entrée en matière, a voyagé dans le temps et dans l'espace, en évoquant, d'une part la cohabitation des religions et d'autre part les résultats des réformes prônées dans le cadre du GMO. A New York et mettant à profit la présence de son principal adversaire, notamment le président iranien Ahmadinejad, Bush s'est frontalement attaqué au régime iranien, qui dira-t-il est le «principal obstacle» vers un avenir meilleur du peuple iranien en cherchant à se doter de l'arme nucléaire, en soutenant le terrorisme et en réprimant les libertés. C'est là l'un des paradoxes de l'administration américaine, qui lors de la dernière guerre au Liban, n'a pas hésité à fournir un soutien inconditionnel à la machine de guerre israélienne, notamment les «bombes intelligentes» qui ont servi à commettre les pires des massacres des populations civiles. Aussi, le rôle des Etats-Unis il y a quelques années dans l'encouragement des mouvements extrémistes, pour soi-disant combattre le «péril communiste», allant même jusqu'à entraîner et fournir à ces groupes des missiles Stinger, comme ce fut le cas en Afghanistan, il n'est un secret pour personne. Enfin, l'enlisement de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan, le scandale d'Abou Ghraïb, le camp de Guantanamo et les prisons secrètes de la CIA, sont autant d'arguments pour l'administration Bush afin de justifier son offensive tous azimuts contre des pays souverains, sous couvert de la lutte antiterroriste.