10h30: Début de l'audience du procès de l'affaire du détournement de fonds de l'agence de la Banque de l'agriculture et de développement rural (Badr) de Birkhadem. Les témoins et les accusés qui comparaissaient libres ou en liberté provisoire défilent à la barre. Pour la plupart d'entre eux, accompagnés de leurs défenseurs. La salle d'audience du tribunal de Bir Mourad Raïs s'avère trop exiguë pour contenir tout le monde. Maître Khial à qui la présidente du tribunal a donné la parole, annonce la couleur. Avocat du groupe Digimex, principal inculpé de la dilapidation et du détournement de quelque 11 milliards de dinars, il propose un règlement à l'amiable: le remboursement de la somme détournée. Selon maître Madjid Akboudj, défenseur de l'ex-directeur général de la banque qui a subi le préjudice, quand bien même l'on se dirigerait vers cette option, la faisabilité de l'opération serait en tout cas difficilement réalisable étant donné le montant énorme détourné, 11 milliards de dinars. Les biens de Digimex mis sous scellés par la justice depuis le début de l'affaire, même s'ils étaient mis en vente s'avéreraient insuffisants pour compenser la totalité de la somme en question. Maître Akboudj précise que l'affaire qui comporte plusieurs paliers (agence, succursale, sous-direction régionale et direction générale) accentue de surcroît la complexité de ce procès afin de déterminer avec exactitude les responsabilités dans les préjudices causés à l'agence Badr de Birkhadem. L'absence de l'inspecteur désigné par la Badr ainsi que celle de l'expert désigné par la justice ont motivé le renvoi de l'affaire au 2 novembre. Maître Bourayou a invoqué leur nécessaire présence afin que les questions adéquates relatives aux opérations bancaires puissent trouver les réponses appropriées à la compréhension des mécanismes qui ont été actionnés et qui ont rendu possible le détournement de sommes aussi colossales. Argument de maître Akboudj et de l'ensemble des défenseurs des personnes accusées. La présidente du tribunal qui a répondu favorablement à la requête des avocats, a assuré que l'expert tout comme l'inspecteur seront officiellement convoqués par le biais du parquet. Donnant par là même des gages d'un déroulement de procès juste et équitable. «Il est nécessaire que l'expert nous fournisse les explications sur les détails techniques qui lui ont permis d'estimer le préjudice à 11 milliards de dinars», a rajouté, en substance, maître Akboudj. 25 personnes se trouvent accusées dans cette affaire. Elles devraient comparaître en ce début d'automne. Leur procès est renvoyé pour la troisième fois. Dilapidation et participation à la dilapidation des deniers publics, escroquerie et faux et usage de faux sont les principaux chefs d'inculpation retenus contre les accusés. Le pragmatisme dont a fait preuve la présidente du tribunal de Bir Mourad Raïs et la vigilance des défenseurs des principaux accusés de cette affaire, laissent croire que ce procès ne connaîtra pas de fin en queue de poisson.