Les prix des produits de première nécessité ont déjà entamé une envolée insidieuse. Le citoyen, notamment celui dont le revenu est faible, aussitôt épuisée une bonne partie de ses maigres économies, pour les besoins de la rentrée scolaire, s'apprête à subir une autre saignée imposée par les spéculateurs écumant les marchés des fruits et légumes à la faveur du mois de Ramadhan. Les prix des produits de première nécessité plus particulièrement ceux qui sont prisés durant ce mois sacré, ont déjà entamé une envolée insidieuse. Les commerçants de la cité de Sidi El Houari semblent, quelque peu, temporiser avant d'imposer leur diktat dès la première semaine de carême. Au fil du temps, nous nous sommes habitués à ce phénomène. On ne s'étonne plus lorsqu'à la veille de ce mois, supposé de rahma, de constater par exemple que le prix du kilo de pomme de terre est proposé entre 50 et 60DA dans les marchés du détail, essaimés à travers la capitale de l'ouest du pays. Quelques semaines auparavant, cette denrée constituant l'essentiel du plat du pauvre était cédée entre 25 et 30DA. Selon des recoupements d'informations glanées, à la veille du mois de carême, la spéculation a été déjà entamée sur la tubercule. Les commerçants n'écartent pas l'éventualité d'un prix dépassant la barre des 65DA le kilo dès l'entame du jeûne. Au niveau du marché du gros «Les Halles centrales» la pomme de terre était cédée en début de semaine à 45DA pour la variété de couleur rouge et 46DA pour la blanche. «Son prix connaîtra d'autres augmentations» a résumé un mandataire sans faire de commentaire se contenant seulement d'un clin d'oeil. Un autre a expliqué la hausse des prix de la tubercule, qui se trouve actuellement sur les marchés d'Oran, par le fait qu'elle «proviendrait des entrepôts frigorifiques. Celle des récoltes ne sera disponible que dans deux mois au plus». Toujours est-il que les prix des autres légumes ont connu des hausses sensibles ces derniers jours qui ont tendance à augmenter crescendo. La salade est proposée entre 50 et 55DA le kilo alors qu'elle était cédée quelques jours auparavant à 35 dinars. La courgette à 50 dinars, la carotte à 40 dinars, la tomate à 50 et le poivron à 40. Des hausses entre 10 et 20 dinars ont été relevées sur les prix de ces légumes ces dernières 24 heures. «Le prix de la tomate connaîtra, à coup sûr, une envolée qui se situe à plus de 70 dinars» a confié un commerçant de la rue de la Bastille, marché situé au coeur de la ville. Avec l'apparition de la grippe aviaire les prix des volailles ont chuté avant de connaître une ascension au fil des jours contrairement à ceux de la viande bovine et ovine malgré la blue tongue qui sévit dans certaines contrées du pays. Hormis les poissons blancs dont les prix ne sont pas à la portée des petites bourses, les prix des autres variétés de poisson, à l'instar des sardines, demeurent quelque peu abordables. Les autres produits comme le sucre dont le prix du kilo a connu une hausse vertigineuse quelques mois auparavant, s'est finalement stabilisé pour être proposé entre 60 et 65 dinars selon la variété. «Le mois de Ramadhan est synonyme d'une flambée des prix sur tous les produits. On ne cessera jamais d'épiloguer chaque année sur ce phénomène, sur l'absence et le laxisme des pouvoirs publics, qui favorisent quelque part la spéculation» a fait remarquer une mère de famille dépitée par la sempiternelle envolée des prix à la veille du mois sacré. Dans ce contexte, on apprend que le bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) vient de lancer une campagne de sensibilisation en direction des commerçants de la place d'Oran pour endiguer cette hausse des prix. Selon notre source, des prospectus ont été distribués au niveau des marchés de la wilaya et des affiches ont été collées dans des endroits publics à cet effet. Par ailleurs, on apprend qu'une enveloppe financière d'un montant de 80 millions de dinars a été dégagée pour venir en aide aux familles nécessiteuses durant ce mois de Ramadhan. Elle provient d'un apport de la wilaya avec 20 millions de dinars, des communes avec 62 millions de dinars et de la direction sociale avec 3,50 millions de dinars. Près de 40.000 familles nécessiteuses répertoriées dans 156 quartiers à Oran et dans les agglomérations rurales bénéficieront de cette action de solidarité.