Une flambée des prix des produits de première nécessité est constatée à quelques jours seulement du début du mois de ramadhan, qui coïncide cette année avec la rentrée scolaire. En dépit des mises en garde émises par les pouvoirs publics contre les spéculateurs, les prix des légumes, à l'instar des autres ingrédients nécessaires à la cuisine durant le mois de carême, augmentent inéluctablement au fil des jours. Des différences de prix variant entre 10 et 15 dinars sont, en effet, constatées sur les marchés. « Avec d'un côté le mois de ramadan et de l'autre la rentrée scolaire et avec mon salaire, il me sera difficile, voire impossible de supporter les dépenses cette année », a confié un père de famille, fonctionnaire dans une entreprise publique, avant de renchérir avec dépit : « Je viens d'inscrire le plus jeune à l'école. Le prix d'un trousseau scolaire pour la première année oscille entre 3 500 et 4 000 dinars. J'ai deux autres au lycée. Toutes mes maigres économies vont y passer ». Nombreuses sont les familles qui se sont rabattues sur les marchés informels et la fripe, essaimés à travers différents endroits de la ville, pour effectuer divers achats dictés par la nécessité. Les prix pratiqués par les revendeurs à la sauvette sont nettement inférieurs à ceux proposés dans les magasins. « Que se soit les produits alimentaires ou les articles scolaires, je préfère m'approvisionner ici car cela me revient beaucoup moins cher », dira une habituée du marché d'El Hamri. Les familles à revenu modeste effectuent le parcours du combattant pour tenter d'amortir leurs dépenses quotidiennes. Lourdes dépenses Les marchés informels sont devenus la planche de salut pour ces familles, en dépit de certains produits douteux de large consommation qui y sont proposés à la vente. « Chaque année, c'est le même discours creux à propos d'une supposée maîtrise de la situation, et chaque année nous subissons la saignée face à l'indifférence totale des responsables concernés. La hausse vertigineuse des prix, qui se manifeste la veille du mois sacré, ne surprend plus personne de nos jours. Le citoyen a maintes fois dénoncé dans les colonnes des journaux le diktat imposé par des commerçants véreux, mais hélas, aucune véritable action n'a été menée pour tenter d'éradiquer ce mal », a commenté un retraité des Postes et Télécommunications.