Le Front des forces socialistes (FFS) poursuit ses sorties à la rencontre de ses cadres militants et sympathisants et la population. Fervent partisan d'un dialogue et contre toute velléité séparatiste, le parti est revenu hier à la charge à partir de Bejaia. C'est le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, qui a dévoilé, à l'occasion d'une conférence-débat animée, hier, au Théâtre régional de la capitale des Hammadites, ses propositions avec pour objectif de raffermir le lien national afin de faire face aux menaces auxquelles est exposé le pays. «Nous sommes disposés, en tant que forces politique patriotique et responsable à contribuer à la construction d'une union nationale autour de grandes réformes politique, sociétale et institutionnelle favorisant l'enracinement d'une vraie culture démocratique dans le pays et la consécration d'un Etat de droit», a-t-il déclaré. Sur sa lancée, il dira que «les autorités du pays doivent agir en prenant des initiatives et ne plus se limiter aux déclarations de bonne intention». «Nous attendons comme l'ensemble de nos compatriotes des gestes politiques significatifs et conséquents, dont notamment la révision de la loi sur l'information, celle sur les syndicats pour les expurger des dispositions qui restreignent la liberté d'expression et les droits syndicaux notamment le droit de grève», indique-t-il, une manière de signifier que sans la cohésion nationale, le pays ne pourra pas faire face aux dangers qui le guettent tant sur le front interne qu'au niveau des frontières citant la situation qui prévaut au Mali et chez nos voisins de l'Ouest. Conscient des risques et de la nécessité impérieuse de surmonter les difficultés qui fragilisent le pays, le FFS a décidé de sortir de sa réserve et est convaincu que «l'ouverture politique et le respect de la liberté sont un gage de stabilité pour le pays et une exigence pour son épanouissement et son développement». «Il s'agit du rempart le plus sûr contre toute forme de déstabilisation ou d'ingérence», car, ajoute-il, «il offre à la population l'opportunité de défendre ses choix. Quoi de mieux pour renforcer les défenses immunitaires d'une société, sinon l'adhésion consciente et libre de sa population. Il s'agit pour le FFS «de s'opposer fermement aux velléités, internes ou externes, qui risquent de porter atteinte, sous quelque prétexte que ce soit, à l'intégrité et à l'unité du pays, à l'Etat et à ses institutions». Le FFS estime que le défi actuel est de reconstruire une société, déjà fortement démobilisée et dépolitisée. Réhabiliter la politique et libérer une dynamique qui renforcera l'Etat national, en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l'engagement politique de nos concitoyens sont entre autres les exigences du parti de feu Ait Ahmed. Aussi le premier secrétaire du plus vieux parti d'opposition reproche au pouvoir d'avoir imposé un «gel politique» tout en prévenant contre la marginalisation des partis ou chercher à leur substituer une hypothétique «société civile». C'est pour lui comme «encourager le désengagement politique de nos concitoyens et rendre notre société perméable à toutes les formes de manipulation». «Nous attendons aussi que les partis politiques soient réhabilités et associés aux discussions sur le projet de loi sur les partis politiques et la révision de la loi électorale», a-t-il précisé tout en estimant qu' «il est grand temps, également, de mettre fin à la loi 85 bis du Code pénal et le recours systématique et abusif à la détention provisoire. Il est opportun de favoriser l'éclosion de l'espace politique autonome qui permet aux oppositions patriotiques de s'organiser et agir pour isoler les extrémismes et les partisans du statu quo. «Le pays a autant besoin d'un gouvernement cohérent et compétent que d'une opposition constructive et forte. De multiples obstacles se dressent aujourd'hui et entravent l'action et les réformes économiques», juge le conférencier qui ne compte pas s'arrêter là car dans les bagages de son parti figure d'autres initiatives de nature à redonner confiance à la population en ses institutions et enfin la mobiliser pour faire barrage à toutes les dérives dans une situation rendue «grave» autant par les menaces internes qu'externes.