En collaboration avec la famille révolutionnaire, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) de la wilaya de Béjaïa a célébré, hier, le 67e anniversaire de la grève d'une semaine des commerçants de Béjaïa, initiée du 28 janvier au 4 février 1957. Des commerçants de plusieurs communes de la wilaya, des moudjahidine, des représentants de l'administration et du mouvement associatif, des syndicalistes, des membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Béjaïa ont pris part à la cérémonie de célébration, le matin au niveau de la stèle du Moudjahid par un regroupement marqué par la levée de l'emblème national et la lecture de la Fatiha suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe des martyrs. Au théâtre Malek Bouguermouh, les invités de l'Ugca ont eu droit à une réception ponctuée par des prises de parole et des témoignages de moudjahidine et la présentation d'une communication sur le déroulement des évènements de la grève des Huit Jours lancée par les commerçants de la ville de Béjaïa. Les acteurs de l'évènement, encore en vie aujourd'hui, indiqueront que la grève avait été décidée par les dirigeants révolutionnaires de l'époque, qui étaient eux- mêmes des commerçants, à l'image de feu colonel Amirouche. Elle se voulait une manière de montrer au monde entier que le peuple algérien était derrière le FLN et l'ALN. Coïncidant avec l'opération Jumelles, cette grève a été d'un apport considérable pour la révolution que les Algériens menaient alors contre l'armée coloniale française. Ne serait-ce que par le fait que les parachutistes du général Massu étaient occupés à ouvrir de force les magasins fermés et à piller les marchandises qui s'y trouvaient, cette grève aura servi à desserrer l'étau sur les moudjahidine qui se trouvaient en manque d'équipements, d'armes et de munitions. En dépit d'une répression féroce de l'armée française, cette grève avait connu un suivi massif, selon les témoignages. Celui-ci s'est traduit positivement sur la portée et l'évolution de la cause algérienne sur le plan international suite aux pressions exercées par l'ONU sur la France quant au règlement de la question algérienne. La célébration de ce 67e anniversaire est intervenue dans une conjoncture faite de pression sur le pays. Des centaines de commerçants détaillants, exerçant dans différents domaines commerciaux étaient de la partie. Comme leurs aînés, ils ont tenu à exprimer leur attachement à la partie quelles que soient les conditions. À travers cette commémoration, qui se voulait un hommage et une perpétuation du souvenir de la grève des Huit Jours du 28 janvier 1957, les organisateurs ont jugé utile de projeter des films documentaires illustrant la situation ainsi que les affres de la répression de l'armée coloniale.