Le FLN est-il devenu le recours ultime qui permettra à l'Algérie de se ressaisir et, partant, de sortir définitivement de la crise aiguë qui lui empoisonne l'existence depuis dix ans? A prendre en considération le nombre de nouveaux militants et militantes qui cherchent à rejoindre ses rangs, on ne peut que noter le fait amplement établi ces derniers temps que «l'ancien parti unique», comme le phénix, est en train de «renaître de ses cendres». Grand acteur de l'Histoire, le FLN a, en effet, marqué d'une empreinte profonde au moins trois générations d'Algériens. La première fut à l'origine des préparatifs qui ont conduit aux manifestations populaires du 8 Mai 1945 et qui engendreront, partant de là, une puissante exemplarité en matière de mobilisation patriotique. Seconde génération à assister à la métamorphose des Algériens, elle verra les plus matures d'entre eux prendre les armes pour s'arracher à la tutelle coloniale. Enfin il y a eu la troisième génération qui, descendue des maquis, le bouton de rose de la victoire au bout de fusil, prendra en charge la relève de l'administration coloniale sans cependant y réussir tout à fait. Autres temps, autres moeurs. Au début des années 60, alors que la gestion économique et les ressources humaines étaient prises en charge par le gouvernement, l'approche vers l'amorce d'un développement fiable, elle, s'inspirait, semble-t-il, des textes fondamentaux du FLN dont la connaissance n'avait été prise que par les opérateurs les plus proches du sommet de la hiérarchie politique. Floue et peu conforme à la vision des militants les plus lucides, la démarche adoptée au début de l'indépendance, n'aura pas la vie longue... Voici le 19 juin 1965 !